- Alpes du Sud -
La centrale biomasse de Gardanne se voit contrée par une décision de justice. Le tribunal administratif de Marseille a annulé ce jeudi l’autorisation d’exploitation de celle qui aurait été la plus grande centrale biomasse de France, l’exploitant n’ayant pas suffisamment évalué son impact sur les forêts du Sud-Est, notamment les Alpes du Sud. Une insuffisance qui aurait nuit à l’information complète de la population, selon le tribunal.
Un projet redouté par les Alpes du Sud
Si le préfet des Bouches-du-Rhône avait autorisé, en 2012, l’exploitation, cette autorisation avait été poursuivie par les parcs naturels régionaux du Verdon et du Lubéron, par les communes des Alpes de Haute-Provence ainsi que par certaines associations dont France Nature Environnement. Le rapporteur public avait déjà demandé en avril dernier d’annuler l’arrêté d'autorisation de cette centrale, avec ces mêmes arguments. L’étude d’impact n’a en effet porté que sur un périmètre de 3 kms autour de l’installation, alors que la centrale prévoit de brûler du bois coupé dans un rayon de 400 km, comprenant les Alpes du Sud. Les rotations des camions transportant le bois avec leur pollution ont été insuffisamment prises en compte selon les juges.
« La centrale aurait démoli les petites centrales locales biomasses », K. Berger
Une victoire pour la députée socialiste de la première circonscription des Hautes-Alpes, Karine Berger, qui avait par ailleurs manifesté contre cette centrale en octobre 2015.
La parlementaire y voit une bonne nouvelle pour les forêts dont celle du département, alors que la société devait se fournir de 400.000 tonnes de bois par an. « Notre forêt a mis 40 ans à repousser dans le département. Les petites centrales locales biomasses collectives sont une chance pour l'énergie durable, alors que le projet de Gardanne aurait démoli l’ensemble de cette fière d’avenir », salue t-elle.