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Les patrons du CAC 40 appelés à la rescousse pour sauver Vauban

Pour sauver les 30km de fortifications Vauban de Briançon, « il faudrait 100 millions d’euros, rien qu’en travaux de sauvetages », Richard Siri, vice président du Conseil général.

Hautes-Alpes - Les patrons du CAC 40 sollicités par Briançon pour sauver le patrimoine Vauban. La Mairie est à la recherche d’investisseurs et de Mécènes. En 2008, « le Réseau des sites majeurs Vauban » qui compte douze sites en France, dont deux dans les Hautes-Alpes, Briançon et Mont-Dauphin, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis deux ans, des études sont menées, en concertation avec le Ministère de la culture, pour déterminer l’état sanitaire des ouvrages briançonnais. Et les conclusions sont alarmantes.
Une réunion de crise a eut lieu en juillet dernier au Conseil général à la demande du maire de Briançon, Gérard Fromm. Étaient présents autour de la table : le Préfet des Hautes-Alpes Nicolas Chapuis, Jean-Yves Dusserre, président du département, les représentants de la D.R.A.C, la Direction Régionale des Affaires Culturel et la ville de Briançon. Il a été question du financement pour la mise hors d’eau d’une des casernes du fort du Randouillet. Le département a apporté son soutien financier à hauteur de 142 000 euros, sur deux ans. Reste à convaincre la Région Provence-Alpes-Côte-D’azur, qui ne veut pas subventionner, expliquant que la politique régionale et d’aider les monuments non protégés. Une lettre adressée à la Région a d’ailleurs été envoyée la semaine dernière tout comme au Ministère de la culture.
Mais plus globalement, pour sauver les trente kilomètres de fortifications Vauban de Briançon, « il faudrait 100 millions d’euros, rien qu’en travaux de sauvetages », a expliqué ce mardi sur Alpes 1, le vice-président du Conseil général des Hautes-Alpes, Richard Siri. Dans l’état actuel des choses, des dossiers sont montés par la ville et notamment pour trouver des investisseurs privés, « nous allons solliciter les patrons du CAC 40 dans l’espoir qu’ils soient intéressés pour du mécénat ou pour réaliser des projets de prestiges », nous a expliqué le maire de Briançon, Gérard Fromm, avant de préciser que « des ventes n’étaient pas exclues ». Le vaste chantier de rénovation se fera sur plusieurs décennies. Pour Isabelle Fouilloy, conservatrice du patrimoine de Briançon : « dés le départ on savait que c’était un travail de longue haleine et sur du très long terme et nous restons confiant ».
Dans deux ans, des inspecteurs très particuliers sont attendus à Briançon : leur mission vérifier que les engagements du plan de gestion sont respectés. Le risque est que le patrimoine Vauban en France ne soit plus labélisé par l’Unesco, si les collectivités et l’Etat ne prennent pas conscience de l’urgence et de l’importance du dossier. « La solidarité départementale, régionale et nationale doit s’exercer. On ne peut pas demander à une commune seule, comme Briançon, de réhabiliter un patrimoine qui appartient à la France et à l’humanité. Un patrimoine historique, longtemps délaissé par ces anciens propriétaires », nous a confié le président du Réseau Vauban et maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret.