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80 ans du Débarquement de Provence : les Alpes du Sud se souviennent du sabotage de l'Argentière

80 ans du Débarquement de Provence : les Alpes du Sud se souviennent du sabotage de l'Argentière

CULTURE / Un sabotage réalisé en deux fois, réalisé par Paul Héraud et Gilbert Galletti, raconté par le collectionneur Patrick Lemaitre

 

- Alpes du Sud - 

Il y a 80 ans, le 15 août 1944, les forces alliées débarquaient en Provence. Alors qu’il devait avoir lieu quelques jours seulement après celui de Normandie, il est reporté à plusieurs reprises en raison de l’utilisation des barques de débarquement sur les plages normandes. Entre les deux débarquements, les mouvements de résistance des Alpes du Sud se sont mobilisés pour empêcher l’occupant de converger vers les lieux de combat en organisant des sabotages au péril de leur vie. Avec Alpes 1, nous avons décidé de nous souvenir de ces femmes et ses hommes qui se sont battus pour la France. Aujourd’hui, place au sabotage le plus important qui a eu lieu dans les Hautes-Alpes. Celui de la mine de l’Argentière-la-Bessée avec au centre de cette opération Paul Héraud. Pour revenir sur cet épisode, direction le Briançonnais à la rencontre de Patrick Lemaître, passionné d’histoire.

 

« Cela a démarré bêtement à l’âge de 12 ans. J’ai un camarade d’école qui m’a offert un casque de poilu de la Grande Guerre. Depuis, ma collection n’a jamais cessé de grandir » P. Lemaitre

 

Lorsqu’il sort de l’armée à Briançon, Patrick rencontre un ancien maquisard du Briançonnais. Une rencontre clef : Patrick se passionne pour cette période de l’histoire et collectionne frénétiquement tous les objets en lien avec cette période de l’histoire. Il en fait même son métier et collectionne des milliers d’objets dont des Sten, la mythique mitraillette des résistants.

 

« C’est l’arme qui a fourni à peu près 50% de la Résistance. À chaque fois que l’on se représente un résistant, on le voit avec une Sten à la main. » P. Lemaitre

 

Sten appartenant à monsieur Lemaitre

 

Cette arme aurait pu servir lors de l’attaque du sabotage de l’Argentière, seulement les premiers parachutages de ce type d’arme n’ont lieu qu’aux alentours du 9 novembre 1943. C’est quelques jours seulement avant le sabotage de l’Argentière. Ils s’appellent Tellemond, Edouard, Gilbert Galleti et Paul Héraud.

 

« Tout ce beau petit monde va installer des explosifs dans la nuit du 14 au 15 novembre sur les conduits d’électricité qui alimentent l’usine » P. Lemaitre

 

Un sabotage réalisé en deux fois

L’aluminium de l’Argentière sert à la fabrication d’armes en Allemagne. Le sabotage de novembre est efficace mais pas à 100%. Les résistants reviennent finir le travail le 23 décembre 1943 malgré la surveillance accrue des Allemands des alimentations avec des miradors et un éclairage permanent de la zone. Seulement sur place, les résistants constatent que « la mèche lente a pris l’humidité » explique Patrick Lemaître. 

 

« Alors ils retournent plusieurs fois couper la mèche lente. En faisant cela, ils risquent leur peau. Ils mettent donc une mèche très courte. Ils ont à peine fait 10 mètres que la dynamite explose » P. Lemaitre

 

 

La production est réduite de 50 % : les résistants vont terminer le travail en empêchant l’acheminement de l’aluminium en Allemagne avec des sabotages de chemin de fer notamment. Par ailleurs, Patrick Lemaître espère que sa collection de plusieurs milliers de pièces se retrouvera dans un musée consacré à la Résistance. Un lieu de mémoire qu’il appelle de ses vœux.

Retrouvez l'épisode 1 sur l'attaque de Verclause ici

Retrouvez l'épisode 3 sur les cheminots pendant la guerre ici

Retrouvez l'épisode 4 sur les agents secrets britanniques de l'Ubaye ici

Retrouvez l'épisode 5 sur le mystère qui entoure la mort de Paul Héraud ici

 

N. Dalbera