- Alpes du Sud -
Il y a 80 ans, le 15 août 1944, les forces alliées débarquaient en Provence. Alors qu’il devait avoir lieu quelques jours seulement après celui de Normandie, il est reporté à plusieurs reprises en raison de l’utilisation des barques de débarquement sur les plages normandes. Entre les deux débarquements, les mouvements de résistance des Alpes du Sud se sont mobilisés pour empêcher l’occupant de converger vers les lieux de combat en organisant des sabotages au péril de leur vie. Aujourd'hui, la plupart des résistants et résistantes ne sont plus en vie mais ils existent toujours dans la mémoire collective à commencer par celle de leurs enfants. Nicole Gras, 75 ans aujourd'hui, est la fille de Henri Gras, résistant dans le Buëch. Cette retraitée de 75 ans est passionnée d’histoire. Sur un document Word, elle retrace la généalogie de la famille. En bas à gauche de l’écran, s’affiche 162 comme le nombre de pages déjà écrites. Récemment, elle a pioché dans un carnet, le témoignage de son père, Henri Gras, résistant dans le Buëch.
« Les chantiers de jeunesse pour nous, cela se passait dans le sud de la France vers Draguignan. On les faisait beaucoup travailler, ils coupaient du bois du matin au soir et mangeaient peu. Cela a duré 8 mois à la sortie, mon père est entré dans le maquis » N. Gras
Ce qu’elle raconte, elle le fait depuis sa maison à Verclause, lieu où est né son père le 4 novembre 1920. Lieu où son père a grandi et lieu où son père a échappé à la mort peu après la bataille de Montclus le 10 juin 1944.
« Les Allemands sont arrivés par derrière le vieux village. Ils sont redescendus ils ont pensé que le pont était miné comme cela se faisait beaucoup à l'époque. » N. Gras
"Il n'avait plus de pantalon tellement il a rampé pour échapper aux balles"
Son père, à ce moment-là, aux environs du 20 juin, se cache dans les terrains escarpés près de la maison familiale … Terrains dans lesquels les Allemands avancent mitraillettes chargées à la main.
« Les maquisards se faufilent sur les pentes escarpées et passent partout. Mon père n'avait plus de pantalon au genou tellement il a rampé pour échapper aux balles allemandes et rejoindre un camp de résistants. » N. Gras