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Hautes-Alpes : 5 ans de prison après l’agression d’une nonagénaire

JUSTICE / Cet SDF de 50 ans a été présenté ce mercredi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Gap pour des faits de violence aggravée commis à l’Argentière la Bessée en état de récidive légale

 

 - Hautes-Alpes -

 

5 ans de prison après l’agression d’une femme de 94 ans. Une condamnation suite à des faits de violence aggravée commis ce lundi en état de récidive légale par un SDF de 50 ans à l’Argentière la Bessée. La victime qui aura 95 ans le 20 avril prochain, a reçu 42 jours d’ITT après notamment une commotion cérébrale et plusieurs blessures sur tout le corps.  En somme, « elle a mal partout » résume la juge Sophie Boyer qui a présidé, ce mercredi, le procès du mis en cause sous le régime de la comparution immédiate. 

 

« Il n’ y a aucun sens pour s’attaquer à une personne vulnérable de 94 ans », Mélanie Loridan, substitut du procureur de Gap

 

Nous sommes le 4 avril, en fin d’après-midi lorsqu’une résidente d’un logement de type HLM, situé rue de Montbrison, entend des cris d’appel à l’aide avant de retrouver la victime qu’elle connait bien au niveau de la cave. Ensanglantée, blessée physiquement et psychologiquement, cette nonagénaire n’a pas pour autant perdu sa lucidité lorsqu’elle est interrogée par les gendarmes. Pas de doutes pour elle, elle reconnait son agresseur. C’est un homme qui a squatté durant des semaines dans le logement social du rez-de-chaussée appartenant à l’APPASE (Association Pour la Promotion des Actions Sociales et Educatives) loué jusqu’au 31 mars dernier par un ami de l’agresseur. L’histoire est simple et triste à la fois : ce Normand d’origine toque à sa porte pour qu’elle puisse venir l’aider à ouvrir une cave. Elle le suit jusqu’à ce qu’elle soit poussée violement et rouée de coups de pieds pour l’enfermer dans cette fameuse cave. Ce qui aurait pu être considéré comme une séquestration si la porte était fermée à clé devait donc lui permettre de dérober de l’argent dans son appartement.

 

Une violence inexplicable et inexpliquée

Aucun vol n’a cependant été constaté à la suite de ces faits « abjects » et « d’une extrême lâcheté ». Telle est la description de l’avocat de la partie civile. La substitut du procureur de Gap n’est pas plus clémente dans ses propos en considérant ces faits comme « impardonnables ». Un état d’esprit que la magistrate a retranscrit dans ses réquisitions : 6 ans de prison ainsi que des interdictions de contact avec la victime, de résider dans les Hautes-Alpes et de porter une arme durant 5 ans.

Face à la gravité de ses actes, ce natif de Caen ne montre guère de remords durant l’audience et sérine une phrase à la plupart des questions du tribunal : « Je ne m’en rappelle pas. J’avais bu et pris de la drogue ». Malgré la défense qui essaye d’expliquer ce détachement par la honte et ses timides excuses en fin de procès, l’homme est condamné à 5 ans de prison. Incarcéré durant près de 15 ans de sa vie, le mis en cause aux 28 mentions dans son casier judiciaire écoute son jugement sans émotions. Il donne la triste impression d’un homme qui n’a jamais eu de logement mais qui rentre malgré tout à la maison…

 

C.Lourenço