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Hautes-Alpes : un couple qui se déchire au cœur d'une affaire de proxénétisme

JUSTICE / Convoqués ce jeudi au tribunal pour proxénétisme et blanchiment, ils seront fixés sur leur sort le 24 janvier 2022. L'épouse affirme que durant cinq ans, son mari l’a obligée à se prostituer à nouveau, à contacter ses connaissances du milieu pour occuper ce logement gapençais et à récupérer les loyers payés en liquide. Lui nie toute implication en expliquant que seule sa femme gérait cet

 

- Hautes-Alpes -

 

Convoqués ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Gap pour des faits de proxénétisme aggravé et de blanchiment du 1er janvier 2014 au 13 février 2019, ces deux individus en instance de divorce se remettent mutuellement la faute d’une histoire qui englobe prostitution, contrats de location et maison au Brésil. 

 

Une histoire d'amour toxique entre un client et une prostituée

Nous sommes en 2014 à Gap lorsqu’un homme rencontre une femme mais il s’avère qu’il s’agit d’un client et d’une prostituée. D’un côté, le directeur d’une grande chaine immobilière gapençaise et de l’autre, une émigrée brésilienne qui exporte ses « activités professionnelles » en France. Une histoire d’amour qui donnera naissance à un petit garçon âgé aujourd’hui de 6 ans. Le seul rayon de soleil de cette romance qui bat progressivement de l’aile pour arriver à cette plainte du 13 février 2019. La jeune mère qui parle à peine français se rend au commissariat de Gap pour dénoncer des faits de violences et de viols de son mari. Des accusations qui ne s’avèreront pas fondées par l’enquête mais cette dernière ouvre une autre porte : celle du proxénétisme. En effet, lors de la perquisition de la police, on retrouve un ordinateur familial avec de nombreuses photos de femmes dans des positions suggestives et des visites sur des sites de prostitution ainsi qu’un dossier de 62 contrats de location saisonniers courte durée au nom de jeunes femmes à connotations hispaniques.

 

Deux prévenus et deux versions sur la gestion de leur second appartement

Cette Sud-Américaine de 39 ans affirme que durant cinq ans, son mari l’a obligée à se prostituer à nouveau, à contacter ses connaissances du milieu pour occuper ce logement gapençais et à récupérer les loyers payés en liquide. Malgré les déclarations suspectes des revenus générés par cette location, ce natif de Martigues âgé de 33 ans nie toute implication en expliquant que seule sa femme gérait cet appartement et qu’il ne faisait que signer les baux. Dans une telle situation, les défenses sont diamétralement opposées. Nous avons une avocate qui reconnait la culpabilité de sa cliente mais qui la positionne comme une victime en incriminant le plus possible son mari et un avocat qui demande la relaxe en misant sur le manque de preuves concrètes car le doute doit profiter au prévenu selon la présomption d'innocence. Délibéré du tribunal le 24 janvier prochain à 13h30.

 

Des réquisistions au niveau du délit jugé

En faisant un distinguo entre les deux individus à la barre, les réquisitions du substitut du procureur sont à la hauteur de l’un des plus graves délits qu’est le proxénétisme. Elle demande pour le mis en cause trois ans de prison dont deux ans de sursis, une amende de 75.000 euros, l’interdiction de pratiquer une activité commerciale durant 5 ans, une interdiction de porter une arme et une confiscation des scellés. En plus de ces deux dernières peines complémentaires, 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis et 10.000 euros d’amende sont alors requis contre la prévenue.

 

C.Lourenço