Hautes-Alpes : La mairie de Briançon annule la Gravity Gates.

La mairie de Briançon a signifié à l’équipe organisatrice de l’évènement qu’elle refusait que se tienne la Gravity Gates des 1er et 2 août 2020.

Arnaud Murgia avait, il y a quelques jours, posé un ultimatum en demandant aux organisateurs de mettre fin au partenariat avec Next Financial Partners sous peine de voir l’évènement annulé. (Notre article du 13 juillet) .

Dans un communiqué, l’association a expliqué son refus d’accéder à la demande du maire :

« Nous n’avions aucune raison juridique et légitime de rompre la convention signée avec le partenaire, qui avait d’ailleurs déjà versé les fonds prévus et avait donc le plein droit de voir apparaître sa publicité sur la course, nous ne pouvions nous appuyer sur les déclarations du Maire et de son équipe nous annonçant qu’ils étaient en possession de « troublantes informations qui avaient été portées à leur connaissance» (sic), de plus, à quelques jours de l’événement, impossible d’effacer tout trace de Next sur la course, les supports de communication ayant été lancés en impression. »

Arnaud Murgia, qui est également conseiller départemental, s’était engagé, en accord avec la présidence du conseil départemental, d’apporter une subvention du même montant afin que l’évènement puisse tout de même se tenir.

Mais visiblement, pour cette subvention, rien n’était véritablement acté, comme le souligne les organisateurs dans leur communiqué : « La subvention du département nous posait trois problèmes : Elle était soumise à un vote, ce qui est normal, mais donc logiquement incertaine. Or nous ne pouvions prendre le risque d’engager des dépenses qui auraient été susceptibles de laisser un déficit de 10 000 euros, de plus, celle-ci aurait été votée en août, voir en septembre, comme on nous l’avait communiqué, ce qui posait un souci pour le règlement de nos prestataires pour un évènement ayant lieu les 1er et 2 août et quant au bien-fondé de remplacer un don privé par une subvention publique payée par l’ensemble des hauts-alpins, nous restions circonspects sur cette méthode. »

Nous avons été pris en otage dans un conflit auquel nous n’avions pas à prendre parti.

Les organisateurs estiment subir « une décision arbitraire, sans aucun fondement juridique, qui à aucun moment ne tient compte de l’investissement de briançonnais qui ont juste à cœur de promouvoir et de faire partager les richesses de leur territoire. Ne pas accorder l’autorisation sur des motifs politiques et idéologiques et nullement sanitaires et sécuritaires, revient à annuler sans raison valable, par le fait du prince, l’autorisation de principe octroyer par l’ancienne municipalité qui a déjà versée la subvention dans le but que l’événement se déroule. »

L’ensemble du comité d’organisation se dit attristé et en colère « de voir tant de travail et tant d’efforts réduits à néant en l’espace de quelques jours seulement. Cette annulation annonce la mort quasi certaine de la Gravity Gates à Briançon. »

Evidement du coté de l’opposition, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le groupe « Briançon d'abord » s’est dit effaré par cette décision…et soulève dans son communiqué plusieurs questions au sujet du contentieux existant entre la municipalité et la société NEXT Finance, « au-delà du manque à gagner direct liés à l’évènement qui manquera à l’économie briançonnaise et dont chaque acteur devra subir les conséquences pour l’annulation de cette année et des années futures, qui va payer pour les plaintes des sponsors, les annulations, l’attaque probable de NEXT pour diffamation ? On nous parle d’informations compromettantes reçues par la mairie au sujet de la société NEXT. Mais ne sommes-nous pas un pays avec une justice ? s’il y a des choses graves pourquoi ne pas demander une action urgente en justice ? Où est la démocratie ? A ce jour la société NEXT n’a pas été condamnée, de quel droit une association pourrait-elle se permettre de se dédire ? »

Pour cette année, l’affaire est donc pliée, mais la Gravity Gates, victime collatérale d’un bras de fer politico-économique, pourra-t-elle l’an prochain renaitre de ses cendres ?

 

TM