Votre ville : SAINT VERAN | Changer de ville

"On ne peut pas s’habituer à ce chantage raciste" : les gardiens de troupeaux alertent sur la situation dans les Hautes-Alpes

"On ne peut pas s’habituer à ce chantage raciste" : les gardiens de troupeaux alertent sur la situation dans les Hautes-Alpes
"On ne peut pas s’habituer à ce chantage raciste" : les gardiens de troupeaux alertent sur la situation dans les Hautes-Alpes - DR

À l’issue de la saison d’alpage 2025, le syndicat CGT des gardiens et gardiennes de troupeaux dresse un constat alarmant des conditions de travail dans la profession.

Si le communiqué est porté par la SGT-CGT de l’Isère, il pointe également des tensions et dérives signalées dans les Hautes-Alpes, notamment dans le cadre des relations sociales entre employeurs agricoles et salariés.

Le syndicat dénonce des conditions de travail jugées indignes, marquées par des semaines pouvant atteindre 70 heures de travail, souvent rémunérées entre 35 et 44 heures, sans respect du repos hebdomadaire ni des durées maximales légales. À cela s’ajoutent des salaires insuffisants, une grille de classification ignorée, et une précarité structurelle du métier.

La question du logement en alpage figure parmi les principaux points d’alerte. Le syndicat affirme que 80% des hébergements ne seraient pas aux normes, évoquant des conditions d’accueil parfois incompatibles avec la durée et la pénibilité du travail. Ces difficultés sont aggravées par l’isolement des salariés et par des accidents du travail fréquents, parfois mortels, selon le communiqué.

Dans les Hautes-Alpes, le syndicat rapporte des prises de position de représentants patronaux qui menaceraient de dénoncer les accords existants. "Dans ce département, les représentants de la FDSEA répètent qu’un jour, 'il n’y aura plus que des Roumains et des Tunisiens pour garder les bêtes'. C’est dire les attentes qu’ils ont auprès des travailleurs étrangers ! On ne peut pas s’habituer à ce chantage raciste qui sous-entend que pour un même travail, les étrangers n’ont pas les mêmes droits. Nos syndicats luttent pour que tous les salariés aient des conditions de travail dignes, nos tracts sont déjà traduits en roumain et nous sommes plus que jamais déterminés à nous serrer les coudes !", indique le syndicat.

Face à cette situation, la CGT, avec la CGC, FO et la CFTC, a obtenu le placement des négociations sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Le syndicat affirme vouloir maintenir la mobilisation afin d’obtenir des conditions de travail jugées dignes et sécurisées, estimant que les revendications exprimées correspondent à la réalité quotidienne du métier, y compris dans les territoires alpins comme les Hautes-Alpes.