- Hautes-Alpes -
La France, et les Hautes-Alpes, à nouveau dans le viseur de Matteo Salvini. Le Ministre de l'Intérieur italien accuse sur les réseaux sociaux les autorités françaises d’avoir refoulé des mineurs non accompagnés depuis Montgenèvre, jeudi dernier au soir.
Et ce serait – juridiquement en tout cas - une faute grave de la part de la France car, précisons-le à nouveau, dès lors qu’un migrant se présente à la frontière en évoquant sa minorité, il ne peut être renvoyé dans le pays d’où il arrive.
Des allégations fausses dit la préfecture
Face à ces accusations, la préfecture des Hautes-Alpes est très claire : les allégations de Matteo Salvini sont fausses. Et de rappeler la procédure établie en Europe. Une procédure qui consiste à faire parvenir une liste des personnes non admises à la frontière aux autorités voisines. Le 18 octobre dernier, ce sont donc une vingtaine de personnes qui y figuraient, dont effectivement « deux mineurs ». Mais ces derniers n’ont jamais été « rendus » à l’Italie, comme l’écrit Matteo Salvini qui explique avoir bloqué la procédure. S’ils sont bien notifiés sur la liste, ils ont depuis été pris en charge par des structures d’accueil pour mineurs, gérées par le Département des Hautes-Alpes qui, comme habituellement, va procéder à l’évaluation de leur minorité et de leur isolement.
Des dossiers examinés par l’Aide sociale à l’enfance
Une fois que l’Aide sociale à l’enfance aura terminé cette enquête sociale, le dossier sera transféré au Parquet de Gap. Ce sera ensuite à la justice de décider du placement final du jeune en France, selon une répartition géographique et démographique. Une nouvelle fois, le Ministre italien tente un coup de communication en s’emparant du dossier des migrants, afin de faire monter la pression en Europe. Une réunion entre Rome et Paris devrait avoir lieu dans les prochains jours, avec l’homologue français de Matteo Salvini, Christophe Castaner.
Montée des tensions ce week-end
Rappelons-le également, ce week-end, Matteo Salvini avait aussi accusé les Hautes-Alpes d’avoir conduit des migrants adultes directement en Italie sans autorisation. Une nouvelle fois, la préfecture du département avait de son côté précisé qu’il s’agissait d’une procédure de reconduite à la frontière en touts points conformes aux accords passés entre les deux pays, à savoir de reconduire ces personnes à un point de dépose, à proximité immédiate de la ligne de démarcation de la frontière franco-italienne. Ce qu’avait également rappelé Christophe Castaner.
Q. Perez de Tudela / C. Michard