- Hautes-Alpes -
Presqu’un an jour pour jour après le premier procès, une assistante maternelle gapençaise revient devant la justice. Cette femme de 46 ans avait été reconnue coupable en novembre 2016 de violences sur deux nourrissons en 2010 et 2012, deux frères. Des faits qu’elle avait nié devant le tribunal correctionnel de Gap, avant d’être condamnée à trois ans de prison dont 30 mois avec sursis et l’interdiction définitive d’exercer une activité en lien avec les enfants. Elle avait alors fait appel de cette décision.
Vomissements, malaises, pertes de connaissances, hématomes sous-dural : les symptômes du bébé secoué
À la barre, cette nounou n’avait pas reconnu ces violences sur ces deux frère âgés de quelques mois à l’époque et qu’elle avait en garde en 2010 pour l’un, 2012 pour l’autre. Pourtant, selon les experts convoqués devant le tribunal correctionnel, les deux nourrissons présentaient bien tous les symptômes du bébé secoué : vomissements, malaises et pertes de connaissances. C’est en janvier 2013 que l’affaire éclate au grand jour, alors que le plus jeune des enfants est hospitalisé en urgence à la Timone à Marseille. Après une batterie d’examens et deux opérations notamment une au cerveau pour un hématome sous-dural, l’équipe médicale avise du bilan le Procureur de Marseille. Frédéric Peyron et sa femme, Marie-Sophie, sont alors convoqués par la brigade des mineurs pour être entendus. Si les jeunes parents sont immédiatement mis hors de cause, les doutes se portent alors sur leur assistante maternelle.
« On condamne une innocente », Maître Ludot
Au procès, la nounou ne reconnaît pas, accuse en sous-entendu les parents d’être les auteurs de ces violences. Et met en avant son expérience professionnelle de 23 ans, la centaine d’enfants accueillie à son domicile depuis le début de sa carrière, et ses agréments consécutifs obtenus sans difficultés. Pourtant, pour le Parquet, l’imputabilité ne fait aucun doute : l’auteur des violences est bien cette quadragénaire. Les témoignages qui se succèdent vont dans ce sens : plusieurs parents font part de scènes où la femme balançait énergiquement avec son pied une petite fille, ou relèvent des pleurs anormaux, des vomissements et des hématomes sur leurs enfants. Finalement, le tribunal correctionnel avait reconnu coupable des faits l’assistante maternelle. Une décision qui sera donc rejugée aujourd’hui, l’avocat de la défense, Maître Ludot estimant que l’on « a condamné une innocente ».