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Hautes-Alpes : le rejet pour homosexualité, un mal sans frontières

SOCIÉTÉ / Alors que le documentaire de Sonia Rolland "Homosexualité, du rejet au Refuge" était projeté ce samedi à L’Argentière la Bessée,rencontre avec le Refuge, une association qui accompagne des jeunes homosexuels, rejetés par leurs familles


- Hautes-Alpes -

« Chez les jeunes homosexuels, on se suicide sept fois plus que chez les jeunes hétérosexuels » :  les chiffres sont durs, le reportage tout autant. Un reportage tourné dans plusieurs villes de France, où l’on suit Sonia Rolland à la rencontre de ces jeunes. Des jeunes homosexuels, rejetés par leurs familles à cause de leur sexualité.

Ils ont été recueillis par Le Refuge, une association qui existe depuis 2003 en France, elle est aujourd’hui présente dans 15 villes. Son but : les héberger, leur offrir un accompagnement social, psychologique et une réinsertion socio professionnel. Dans la région PACA, six jeunes sont accompagnés par le Refuge.


L’exclusion des jeunes homosexuels, un mal peu connu et pourtant répandu

« Les gens ne pensent pas que cela puisse encore arriver depuis le passage du mariage pour tous, explique sur Alpes 1 Frédéric Gal, le directeur du Refuge. Mais les exclusions sont toujours là », regrette t-il. Des ruptures qui ne sont jamais définitives, « pour autant, la violence a été telle que ces jeunes n’ont plus envie, pendant un moment, de reprendre contact avec leurs familles ». Un besoin se fait alors ressentir : celui de l’autonomie, de se débrouiller sans l’aide de ses parents, « il faut d’abord qu’ils reprennent confiance en eux-mêmes avant de franchir à nouveau ce pas », constate le directeur de l’association.


Une exclusion, plusieurs facteurs

« J’ai eu beaucoup de réflexions de la part des autres parce que j’ai accepté d’accueillir mon fils et son compagnon. Accepter quoi ? Deux personnes qui s’aiment ? Il n’y a pas de différences. Je vois de la souffrance en eux, je ne veux pas aller fleurir la tombe de mon fils parce que j’aurais refusé sa vie », témoigne une maman dans le documentaire. Pour autant, « certains parents n’ont pas assez d’imagination pour composer autrement », explique Frédéric Gal. Les exclusions peuvent être de différents ordres : politique, suivi du schéma familial « parce que l’enfant ne suit pas ce qu’on avait décidé », ou religieux. La religion, la première « à colporter l’exclusion, pour le responsable du Refuge. Parce que religion et sexualité ne font pas bon ménage, ce tabou contribue à ce qu’on ne parle pas d’homosexualité ».

 

Du rejet aux situations extrêmes

« Je n’avais plus que mes affaires et mon corps », témoigne un jeune homme, contraint à la prostitution avant d’être recueilli par le Refuge. « C’est aussi un moyen pour certains d’exister dans les yeux d’un autre », poursuit Frédéric Gal.

 

Des rejets, sans limites géographiques

Le documentaire « Carte blanche à Sonia Rolland : homosexualité, du rejet au Refuge », était donc projeté ce samedi 20h à la salle municipale de L’Argentière la Bessée. Parce que le rejet à cause de l’homosexualité n’est pas réservée aux grandes agglomérations pour le directeur du Refuge, « l’homosexualité est présente partout statistiquement. C’est donc important pour nous d’amener les gens à se rendre compte que c’est présent de partout, et de pouvoir les aider ».