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Hautes-Alpes : les tensions autour du loup montent d'un cran à Briançon

AGRICULTURE / Plusieurs éleveurs sont venus déposer des brebis mortes, et une à moitié vivante, devant le lieu de travail de la présidente de "Sauvons nos loups alpins"

Une brebis encore vivante déposée devant le lieu de travail de la présidente de "Sauvons nos loups alpins"


- Hautes-Alpes -

Les tensions autour du loup sont montées d’un cran ce mardi après-midi à Briançon. Plusieurs éleveurs sont venus déposer des brebis mortes et une blessée devant le lieu de travail de la présidente de « Sauvons nos loups alpins », Annie Lalanne. Une association de défense du canidé, qui cherche des solutions alternatives au prélèvement pour assurer la cohabitation entre le loup et le pastoralisme.


Quatre brebis mortes et une encore vivante déposées à même le sol

Des éleveurs ayant subi des attaques "reconnues comme celles du loup", selon eux, sont venus déposer vers 17h ce mardi à Briançon, devant le lieu de travail d’Annie Lalanne plusieurs brebis mortes. Et une encore vivante. "Ils sont arrivés avec leurs véhicules de travail, ils ont jeté les bêtes. Les pattes de la brebis vivante étaient attachées, avant qu'ils ne la fassent rouler du camion. Ils m'ont tendu un couteau ensanglanté en me disant de la finir", réagit la présidente de l'association "Sauvons nos Loups Alpins", qui dépose donc plainte pour maltraitance envers les animaux contre les éleveurs. Pour Annie Lalanne, l'attaque est ciblée, et a des conséquences graves, "cela s'est passé chez mon employeur qui n'a rien à voir avec le loup".


La FDSEA n'était pas informée, mais soutient les éleveurs

"L'éleveur m'a tenu informé après avoir déposé les brebis", explique sur Alpes 1 René Laurens, le président de la FDSEA 05. Mais pour lui, cette action est compréhensible, "ils n'en peuvent plus après avoir subi plusieurs attaques en l'espace de trois jours. Et on n'arrive toujours pas à prélever un loup", réagit-il, en annonçant être derrière les éleveurs face au dépôt de plainte.


Qu'en dit le préfet des Hautes-Alpes ?  

Depuis la ferme de la colère, certaines avancées ont été obtenues dans les Hautes-Alpes pour lutter contre la prédation. Notamment le classement du département en cercle 1, c’est-à-dire une zone où toutes les aides pour la protection des troupeaux sont accessibles aux éleveurs. Cependant, si aucun loup n’est pour le moment prélevé dans les Hautes-Alpes, le préfet Pierre Besnard regrettait dans Au bout de l'Actu que seulement 18 demandes de tirs de défense aient été faites. Alors que ce sont elles qui débloquent les tirs de prélèvement. « Quel que soit l’endroit où on se trouve, un agriculteur peut demander un tir de défense, même s’il n’y a pas eu d’attaques, car tout le département est reconnu comme à risque face aux loups », a-t-il expliqué. L’acte de demande ne prend que 15 minutes, et permet d’avoir un tir de défense pour cinq ans. « Je n’ai pas l’autorité pour prendre un tir de prélèvement si je n’ai pas eu une demande de tir de défense », insiste le représentant de l’État qui s'est dit prêt à signer autant d'actes de tirs de défense. Une faible demande faite par les éleveurs qui s'explique "par un manque de communication et de connaissance" selon René Laurens.