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Meurtre du col Bayard : le père de la victime relaxé pour trafic de stupéfiants

Meurtre du col Bayard : le père de la victime relaxé pour trafic de stupéfiants

JUSTICE / L’homme était convoqué devant la justice aux côtés de son fils Anis, 40 ans, retrouvé mort fin avril au col Bayard. Tous deux devaient répondre de trafics de stupéfiants mais la justice a estimé que, des stupéfiants retrouvés il y a 6 ans dans un box qu'il louait, il avait été mis devant le fait accompli. Un "dommage collatéral" selon la défense

 

-Alpes de Haute-Provence-

C’est un procès « triste » qui s’est tenu devant le tribunal correctionnel de Gap. Après le meurtre d’Anis, 40 ans, fin avril au Col Bayard, son père était convoqué devant la justice. Pour une toute autre affaire, celle d’un trafic de stupéfiants. Mohamed devait comparaitre aux côtés de son fils ce jeudi.

 

Un père "victime collatérale" dans ce dossier

En novembre 2018, le véhicule de deux Lyonnais avait été interpellé à Saint-Firmin dans le Valgaudemar, avec plus de 20.000 euros en liquide dissimulés dans un sac plastique. Sur le nœud, l’ADN d’Anis est retrouvé. Il est interpellé en mars 2019, des petites quantités de cannabis et de cocaïne sont saisies à son domicile. Mais l’enquête ne s’arrête pas là : dans un box loué par son père, 73 kilos de résine de cannabis, 6,5 kilos d’herbes de cannabis, 900 grammes d’héroïne et 700 grammes d’amphétamines sont retrouvés par les policiers.

 

"C'est un OVNI dans ce dossier", avocate de la défense

 

Un procès doublement triste, par la tragédie de la mort d’Anis fin avril, dont les premiers éléments conduisent au meurtre. Puis pour le papa, cet homme décrit comme « intégré », « travailleur », qui a éduqué ses trois enfants pour leur donner toutes les chances de réussir. Il n’est pas présent à l’audience, encore sous le choc.

« C’est un dommage collatéral dans ce dossier », explique son avocate, car de ces stupéfiants présents dans son garage, il n’en savait rien. Ce n’est que lors de l’interpellation d’Anis qu’il en fait la découverte en allant entreposer des outils.

Lors de l’une de ses auditions, il explique ne pas avoir su qu’en faire : les détruire ? Dénoncer son fils ? Il fera le choix de se taire, de protéger Anis déjà derrière les barreaux, « on ne peut lui reprocher d’avoir eu la mauvaise réaction » poursuit son avocate qui demande la relaxe de cet homme, sans casier judiciaire. Pour elle, c’est un « OVNI » dans ce dossier, qui n’est pas coupable d’un quelconque trafic, « il a été piégé » termine-t-elle.

La défense est rejointe par le ministère public. Le parquet estime qu’il n’y a pas assez d’éléments pour poursuivre Mohamed pour trafic, qu’il a été mis « devant le fait accompli ». 8 mois de prison avec sursis sont néanmoins requis pour détention. Mohamed a finalement été relaxé par la justice.

Du fait du décès d'Anis, l'extinction de l'action publique a été actée ce jeudi pour les faits qui lui étaient reprochés.

C. Cava Michard