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Le 20 octobre 1917, un Zeppelin allemand s'écrasait dans les Hautes-Alpes

Le 20 octobre 1917, un Zeppelin allemand s'écrasait dans les Hautes-Alpes

CULTURE / Une conférence est donnée sur cette histoire insolite ce vendredi soir à la salle des Fêtes de Laragne à 18h

 

- Hautes-Alpes -

Cette histoire est autant insolite que folle : un Zeppelin de la Première Guerre mondiale, qui s’est écrasé dans les Hautes-Alpes. Le 20 octobre 1917 au matin, un de ces dirigeables allemands, engagé dans un bombardement de Londres, a terminé sa course sur les rives du Buëch, non loin de Mison.

Cette histoire complètement insolite pour l’époque est l’objet d’une conférence ce vendredi soir à Laragne. Elle est donnée à la Salle des Fêtes de la ville à 18h par Yves Chiaramella membre de la Société d’Etudes, ancien président et actuellement administrateur. Le premier mot qui vient à sa bouche, ancien professeur d’université à Grenoble, c’est le mot ovni.

 

« Je dis ce mot car aucun Haut-Alpin n'avait vu, exceptionnellement peut-être dans la presse, un zeppelin, un dirigeable d'origine allemande » Y. Chiaramella

 

Un appareil déporté par les vents

Les zones de combats sont loin des Hautes-Alpes. Alors, pourquoi ce dirigeable, le L.45 s’est retrouvé là ? Lors de la Première Guerre mondiale, déjà, dès 1915, de premiers raids aériens étaient menés sur Londres par les Allemands explique Yves Chiaramella.

 

« Il faisait partie d'une escadrille de 11 Zeppelins partis dans la nuit du 19 au 20 octobre 1917 pour attaquer l'Angleterre. Les objectifs étaient industriels : Sheffield de notamment. Mais en raison des conditions météorologiques ils ont été déportés et ils se sont retrouvés littéralement perdus » Y. Chiaramella

 

Les 18 Allemands à bord tentent alors tant bien que de mal de garder le dirigeable en l’air. Mais abimé lors de son expédition sur Londres par des tirs anglais, l’appareil perd de l’altitude dans le ciel haut-alpin.

 

« Une dame qui habitait une ferme a vu le crash du Zeppelin. À ce moment-là, l’appareil était peut-être à 100 mètres d'altitude. Poussé par le vent il s'est fracassé contre le Bricon, un mont pas très haut » Y. Chiaramella

 

Curiosité et pillages

Les Allemands tous indemnes sont faits prisonniers par les gendarmes qui les interneront à Sisteron. Les Haut-Alpins approchent de l’épave.

 

« On a beaucoup de photos montrant des gens aussi bien des agriculteurs que des braves petits bourgeois venant de Laragne, Veynes ou d’ailleurs. Il y a eu du pillage aussi : les gens récupéraient des morceaux de toile, des morceaux de la structure même du Zeppelin » Y. Chiaramella

 

 

Les militaires français sont contraints de remettre de l’ordre et de récupérer les pièces collectées. Car se livre déjà une guerre technologique. La composition de l’appareil, les plans, les mesures. Tout cela intéresse l’Etat-major français pour cet unique fait de guerre du premier conflit mondial dans le département.

N. Dalbera