Région : des élections régionales et départementales à plusieurs inconnues

POLITIQUE / C'est aujourd'hui que les Alpins sont amenés à voter pour les élus du Conseil Régional et des hémicycles départementaux. Une campagne électorale éclair, au sortir d'une période de confinement... autant d'éléments qui pourraient éloigner les habitants des urnes

 

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Les élections régionales et départementales, des équations à plusieurs inconnues. C’est ce dimanche que les habitants sont amenés à s’exprimer : qui pour mener le Conseil régional à Marseille et les hémicycles départementaux à Gap et Digne les Bains ?

 

Régionales : les yeux rivés vers l’entre-deux-tours

La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pourrait bien basculer entre les mains du Rassemblement National. Les sondages successifs le donnent en tout cas gagnant, quelle que soit la configuration politique. La candidature de Thierry Mariani aura permis au parti de Marine le Pen de réussir son pari : se dédiaboliser. L’ancien ministre sous Nicolas Sarkozy, qui faisait autrefois campagne pour l’UMP puis les Républicains, a su attirer une frange plus dure de la droite traditionnelle jusque là encore allergique au parti des Le Pen. Et l’alliance entre Renaud Muselier et la République en Marche n’aura rien arrangé, « voter Muselier, c’est voter Macron. S’il gagne, c’est à l’Élysée que l’on sabrera le champagne », disait encore il y a peu Thierry Mariani sur Alpes 1.

Ping pong de déclarations, du côté du président sortant de la région PACA, on rappelle aux électeurs le passé trouble de l’un des bras droits de Thierry Mariani : Philippe Vardon, issu du Bloc Identitaire qui chantait en 1998 un hymne skin-head au sein du groupe « Zyklon B ». « Derrière Thierry Mariani, il y a l’arrière-boutique du vrai FN, avec son lot de crânes rasés et de sous-doués », lançait-il il y a encore quelques jours, à la veille d’un déplacement au Sauze.

Et au milieu de tout cela, la gauche de Jean-Laurent Félizia tente de se faire sa place et jouer le contre-pouvoir. Le Rassemblement Écologique et Social, qui arrive en troisième position dans les sondages, se refuse toujours de répondre à la question d’un vote barrage au Rassemblement National au second tour, « un sursaut républicain vaut mieux qu’un front républicain. Je ne crois pas à la fatalité et surtout pas à celle des sondages », justifiait la tête de liste.

Trois candidats qui pourraient donc bien faire le jeu de ce premier tour, sans oublier les autres listes : celle de Jean-Marc Governatori. Le co-président de Cap Écologie a décidé de partir en dissident de Jean-Laurent Félizia avec « L’écologie au centre ». Puis « Zou, la liste qui vous débarrasse du système » de Valérie Laupies, Debout la France avec Noël Chuisano qui pourrait bien appeler à voter Thierry Mariani au second tour, « Un nôtre monde » de Mikaël Vincenzi, « Oui la Provence » du régionaliste Hervé Guerrera et « Faire entendre le camp des travailleurs » pour la Lutte Ouvrière portée par Isabelle Bonnet.

 

Départementales dans les Hautes-Alpes : une voie toute tracée pour la droite ?

La majorité sortante de Jean-Marie Bernard s’avance unie, contrairement à 2015 où une dissidence interne raisonnait avec Roger Didier. Mais face à la droite, c’est une gauche une nouvelle fois divisée qui s’avance avec d’un côte Hautes-Alpes solidaires, écologiques et citoyennes et de l’autre Ensemble pour les Hautes-Alpes. Deux groupes qui, malgré de multiples réunions, n’auront pas trouvé d’accord. Quant au Rassemblement National et à la République en Marche, l’implantation locale est pratiquement nulle.

 

Départementales dans les Alpes de Haute-Provence : la droite va-t-elle ravir le département ?

C’est une grosse carte qu’a à jouer la droite réunie sous la bannière « Avenir 04 ». Avec ses douze binômes sur les 1 cantons, elle pourrait bien ravir le département, ce qui ne serait pas arrivé depuis 1998 et la prise de pouvoir de Jean-Louis Bianco. Car face à elle, là aussi la gauche part désunie. Le président sortant René Massette espère pouvoir se faire réélire sur son canton de Digne 1, mais ne présente pas de candidats dans tous les cantons. Face à lui, le sénateur Jean-Yves Roux à la tête du groupe « Territoire Démocratique Social et Européen » joue le nombre. Sans compter plusieurs partis de gauche réunis sous la bannière « La gauche écologiste, solidaire et citoyenne ». Pour conserver le pouvoir, et si aucun groupe n’obtient la majorité, il faudra donc jouer la carte des accords.

 

L’abstention, la grande inconnue et la maitresse du jeu

Des scénarii qui doivent aussi prendre en compte un autre paramètre : l’abstention. Une campagne électorale éclair, une sortie de confinement, une lassitude… autant d’arguments pouvant éloigner l’électeur des urnes. L’implication électorale est au plus bas, en-dessous des européennes de 2019 (39 %) et des municipales de 2020 (41 %). Suivez ces élections en direct sur Alpes 1 ce dimanche à partir de 19h avec les résultats et les réactions des candidats. Des résultats à retrouver commune par commune : 

- régionales dans les Hautes-Alpes

- régionales dans les Alpes de Haute-Provence

- départementales dans les Hautes-Alpes

- départementales dans les Alpes de Haute-Provence

 

C. Cava Michard