-Région SUD-
On peut être pauvres, sans pour autant être reconnus comme tels. C’est ce qui ressort de la dernière étude de l’INSEE PACA. Elle s’est intéressée à cette population qui vit juste au-dessus du seuil de pauvreté, mais qui pour autant a des conditions de vie précaires. C’est ce que l’Institut de la statistique qualifie de « halo de pauvreté », résultat : 8 % de la population régionale est concernée.
Des familles monoparentales et nombreuses dans le halo de pauvreté
Le seuil de la pauvreté est établi à moins de 1.097 euros par mois, 17 % de la population régionale est concernée. Pour autant, vous l’avez dit, on peut être pauvres sans être reconnus comme tels. L’INSEE s’est intéressée à cette population, ceux qui gagnent entre 1.097 et 1.279 euros par mois. Ils sont 400.000 en région SUD.
« Il y a des caractéristiques communes entre les personnes reconnues pauvres monétairement et les personnes dans le halo de la pauvreté, ce sont souvent des familles monoparentales et nombreuses. Dans le halo, il y a par contre plus de femmes seules et de personnes retraitées », constate Olivier Sanzeri, auteur de cette étude.
Des salariés aux conditions de vie très précaires
Le halo de pauvreté est donc composé à 28 % de retraités. Mais chiffre étonnant : à 58 %, les personnes qui vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté sont des salariés. « Dans le halo de la pauvreté, on retrouve plus de salariés, qui leur permet d’être juste au dessus du seuil mais rencontrent des difficultés, des conditions de vie très précaires », poursuit l’auteur.
Des disparités entre les intercommunalités des Alpes du Sud
Au niveau géographique, des disparités également. Les personnes reconnues « pauvres » sont beaucoup plus présentes en territoire urbain que rural (17 % contre 13,5 %).
Par contre, la ruralité n’est pas pour autant épargnée par des conditions de vie précaires. « Il y a plus de personnes qui font partie du halo de la pauvreté dans l’espace rural, 8,1 %, que dans l’espace urbain, 7,6 % », explique Olivier Sanzeri.
Et au sein des Alpes du Sud, il y a aussi des disparités. L’INSEE a étudié chaque territoire en fonction des intercommunalités. Dans le détail, trois communautés de communes comptent plus de personnes pauvres que la moyenne régionale mais moins de personnes vivant dans le halo de pauvreté. Il s’agit du Sisteronais Buëch, le Pays de Forcalquier Montagne de Lure et Alpes Provence Verdon. Pour toutes les autres, par contre, il y a moins de personnes sous le seuil de pauvreté (15 %), et plus de personnes dans le halo de pauvreté (9 %).
Retrouvez ici l'intégralité de cet entretien dans "Le 8:30" d'Alpes 1.
C. Cava Michard
