Alpes du Sud : en fauteuil roulant, elle rejoindra Briançon à Nice... en autostop

Alpes du Sud : en fauteuil roulant, elle rejoindra Briançon à Nice... en autostop

TRANSPORT / Un challenge que relèvera ce samedi Catherine Duroc, représentante APF France Handicap dans les Hautes-Alpes et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. 310 kms en autostop pour soulever la question de la mobilité et ses problématiques

 

- Alpes du Sud - 

 

Les problèmes de mobilité sont quotidiens dans les Alpes du Sud, on le sait. Mais ils sont encore plus forts quand on est une personne en situation de handicap. Prendre les transports en commun relève soit d’une organisation minutieuse, avec une réservation au moins 36 heures à l’avance, soit d’une impossibilité la plus totale. Et le moindre aléa devient pratiquement insurmontable.

 

En fauteuil roulant, elle reste bloquée sur le quai de la gare avec son petit-fils de 10 ans

C’est la triste expérience qu’a connue Catherine Duroc, le 13 avril dernier. Alors que cette Guillestrine, représentante d’APF France Handicap dans les Hautes-Alpes et en région PACA, devait raccompagner son petit-fils de 10 ans à Grenoble par les transports en commun, elle a d’abord été confrontée à l’annulation de son bus en raison de la grève puis à des cars de substitution qui n’étaient pas équipés de nacelles élévatrices, « au moment de monter, le conducteur s’aperçoit qu’il manque la télécommande et son câble pour actionner l’élévateur. Après 20 minutes, il m’annonce qu’il ne peut pas me prendre en charge et qu’il ne me propose aucune solution de substitution. Il prend le départ, me laissant seule avec mon petit-fils sur le quai », explique Catherine Duroc.

 

« J’appelle cela de la non-assistance à personnes vulnérables », C. Duroc

 

« Je me retrouve en fauteuil roulant sur ce trottoir de la gare, avec un enfant de dix ans, que je ne peux pas ramener à ses parents, je ne peux pas rentrer à mon domicile distant de 60 kms. Je ne savais pas où nous pourrions dormir le soir mon petit-fils et moi », poursuit la représentante, qui n’hésite pas à qualifier les faits de « non-assistance à personnes vulnérables ». Au final, la Haut-Alpine a pu regagner Guillestre et son petit-fils rejoindre Grenoble grâce à l’intervention de ses enfants.

 

310 kms en autostop pour une personne en fauteuil roulant

Une question de mobilité qui interroge, c’est pourquoi l’APF France Handicap lance un défi insolite : rejoindre Nice depuis Briançon, soit 310 kms, en fauteuil roulant et par autostop. C’est Catherine Duroc qui relèvera ce challenge ce samedi.

Une date de samedi qui n’a pas été choisie au hasard, puisque c’est la veille de la journée européenne de la mobilité. Au cours de sa traversée en autostop et en fauteuil roulant, Catherine Duroc fera des haltes à Embrun, Gap, Sisteron ou encore Digne les bains pour rencontrer élus et représentants.

 

 C. Cava Michard