- Alpes du Sud -
Il n’y a pas de trêve dans le débat autour du loup. Un débat qui revient, en cette fin d’année, dans l’actualité alors que la consultation publique portant sur les tirs du canidé pour 2020 vient de se terminer. Une consultation lancée par le ministère de la Transition écologique et solidaire en ce mois de décembre, qui a pris fin le 25. Quels changements l’an prochain dans la gestion du loup ?
L'ONCFS et le Muséum national d'histoire naturelle favorables à prélever plus de loups
Peu, ou bien à la marge. Car en fait, le gouvernement prévoit de renouveler l’expérimentation lancée en 2019 en partant de cette conclusion : le seuil de viabilité démographique du loup, estimé à 500 individus, a été atteint. D’autre part, selon l’ONCFS, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, et le Muséum national d’histoire naturelle, la croissance démographique lupine « autorise » d’augmenter les prélèvements, voire même « préconise » de tenir davantage compte du nombre d’attaques que de loups. Ainsi, cette année, sur les 100 canidés autorisés à être tués en France, 97 ont été décomptés, dont 12 détruits dans les Alpes de Haute-Provence et 11 dans les Hautes-Alpes. Que prévoit le plan de gestion du canidé pour 2020 ? Plus de prélèvements qu’en 2018, autant qu’en 2019. C’est-à-dire que le taux de loups pouvant être tués est porté de 10 à 17 %, voire même 19 %. De plus, il instaure un cercle 0, créé depuis le 4 décembre dernier. Il regroupe les communes où les troupeaux ont subi plus de 15 attaques par an depuis plusieurs années, entre 2016 et 2018. Le préfet coordonnateur est chargé d’établir par arrêté la liste de ces communes. Dans ces zones, un nouveau tir de défense est mis en place, tir de défense mixte entre les simples et les renforcés, qui pourra comprendre jusqu’à trois tireurs.
« L’expérimentation est donc reconduite pour 2020 », Ministère de la transition écologique et solidaire
Il prévoit un bilan détaillé par la suite. Et c’est bien ce point qui coince auprès des associations de défense du canidé, notamment France Nature Environnement dans les Alpes de Haute-Provence. Selon elle, ces mesures sont « inacceptables » car elles empêchent « l’expansion numérique et géographique du loup » sans pour autant avoir fait un bilan de l’efficacité des dispositions de l’année 2019 qui ont conduit à tuer pratiquement 100 canidés en France. Au lieu d’une gestion adaptative comme le gouvernement l’entendait, pour FNE, c’est une « régulation sans garde-fous d’une espèce protégée ». Pour elle, il était plus logique, non pas de détruire un plus grand nombre de loups, mais de faire progresser les moyens de protection et mieux comprendre le mécanisme des attaques. Détruire plus de canidés est pour l’association illogique car le seuil de 500 loups n’est pas un « plafond » pour des mesures plus sévères mais un seuil de viabilité « minimal ».