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Les collectivités des Alpes du Sud sont tombées dans le piège des prêts risqués

Comme l’a révélé "Libération", plus de 5 000 communes en France ont contracté ces prêts complexes, parfois indexés sur des monnaies ou des métaux, et donc aux intérêts potentiellement explosifs en période de crise économique. Les communes ont renégocié leurs taux d'intérêts.

Alpes du Sud - Les Alpes du Sud aussi étaient concernées par les emprunts à risque de la banque « Dexia ». Comme l’a révélé le quotidien Libération hier (mercredi), plus de 5 000 communes en France ont contracté ces prêts complexes, parfois indexés sur des monnaies ou des métaux, et donc aux intérêts potentiellement explosifs en période de crise économique. D’après des documents du journal, 8 communes des Hautes-Alpes et 5 des Alpes de Haute-Provence ont souscrit à ces prêts, entre 2001 et 2009.

D’après nos informations, les communes en question ont évité de plomber leurs finances en renégociant à temps. Les élus que nous avons pu joindre se sont voulus rassurants. Ils reconnaissent avoir contracté des prêts à risque par le passé mais, selon eux, c’était alors monnaie courante. Ils précisent que leur budget n’a pas été impacté par ces choix.

Dans le détail, la Ville qui a contracté, avant la « crise des subprimes », le plus d’emprunts dits « toxiques » est Briançon, pour un montant de plus de 42 millions d’euros entre 2006 et 2008, selon les documents de « Dexia » dévoilé par Libération.

Mais aussi L’Argentière, avec 2,7 millions d’euros d’emprunt qui risquait un surcoût de plus de 550 000 euros en étant indexé sur la valeur moyenne de l’argent. « Brutalement, le taux des emprunts longs est devenu plus important que le taux des emprunts courts », explique le député-maire, Joël Giraud (PRG). « Donc, immédiatement le comptable de la mairie de L’Argentière nous a alerté, et une négociation a commencé auprès de « Dexia », de façon à ce que nous puissions revenir à quelque chose de normal et de raisonnable ».

Embrun a de son côté 6,8 millions d’euros empruntés à risque, mais a été épargnée par les surcoûts selon son maire, Chantal Eyméoud (Nouveau Centre). « La commune d’Embrun n’a jamais eu à payer un surcoût lié à ces emprunts à risque. (…) On a, comme de très nombreuses autres communes, réalisé des emprunts à risque, sauf que pour l’instant pour nous ils n’ont pas été à risque. Cela tient peut-être aux emprunts que l’on a faits qui sont sur une logique de risque mesuré. »

Parmi les plus gros emprunteurs de prêts structurés dans les Alpes du Sud, on retrouve aussi des communes stations de ski, comme Risoul ou le hameau de St-Marcellin à Vars, mais aussi Les Orres, avec des sommes entre 3 et 9 millions d’euros.

Pour le 04, Manosque est concernée pour près de 3,6 millions d’euros. Mais, l’adjointe aux Finances rassure et s’interroge sur la démarche de Libération. « On a de suite réaménagé ce prêt, avec un taux fixe de 4,18% », précis Michèle Barrières (municipalité UMP). « Donc, vous voyez que nous sommes loin des emprunts à risque cités dans « Libération », et je déplore un petit peu que en 2011, c’est-à-dire deux ans après, on peut être affublé de mauvaise gestion, de prise de risque. »

En tout cas, ces emprunts à risque touchent des collectivités locales de toutes les couleurs politiques et de toutes les tailles par exemple, parmi les communes de plus petite taille, on retrouve : Volx, Barcelonnette, Annot, Robion, Allemont (Laragnais) ou encore Vitrolles près de Tallard. Et quelques intercommunalités comme le Sisteronais et le Pays des Ecrins.

Notez aussi que Dexia n’était pas la seule banque à proposer des prêts structurés. Elle a d’ailleurs jugée les données de Libération : « erronées et tronquées », et pourrait engager des poursuites juridiques contre le journal.

La Région PACA est aussi concernée pour un prêt de plus 38 millions d’euros et le Département du 04 pour 3,6 millions.

Tous les détails sur le site dans Libération : cliquer ici.