Embrun : le licenciement d'une déléguée syndicale révolte la CGT

Une réunion du Conseil de discipline de la Fonction publique aura lieu à Gap le 16 septembre, et émettra un avis sur cette procédure de licenciement.

Hautes-Alpes - Le torchon brûle entre la CGT et la mairie d’Embrun. Le syndicat proteste contre la procédure de licenciement engagée à l’encontre d’une déléguée du personnel de la commune et dénonce des pressions. Pour la mairie, l’agent en question a des « insuffisances professionnelles ». En tout  cas, les relations entre la municipalité et le syndicat sont tendues depuis plusieurs années.

Déjà en 2007-2008, les élections professionnelles avaient été suivies de procédures administratives engagées par les Fonctionnaires territoriaux CGT d’Embrun. Ils remettaient en cause la procédure, et la justice leur a donné raison en Appel. C’est à partir de là que la secrétaire de la section embrunnaise de la CGT, aujourd’hui visée par le licenciement, aurait été victime de pressions. Elle se dit mise au placard depuis plusieurs mois.

« Quand vous êtes payée pour rester dans une cellule huit heures de travail, toute la journée, et que vous signalez que vous n’avez pas de travail, que tout ce que vous demandez, c’est du travail et que l’on vous répond : « en ma qualité de responsable, après trois mois de congés, je n’ai pas pu vous donner tout de suite du travail », je ne peux accepter ça ! », s’insurge Hadja Bossa.

Une réunion du Conseil de discipline de la Fonction publique aura lieu à Gap le 16 septembre, et émettra un avis sur cette procédure de licenciement. Avis qui sera suivi ou non par le maire d’Embrun. Car pour Chantal Eyméoud, l’aspect syndical n’est aucunement en cause.

« Ce qui est mis en avant, c’est des difficultés à travailler avec cette personne quelque soit le service dans lequel elle a travaillé », précise la première magistrate. « Je le regrette beaucoup parce que lorsqu’on a en charge une équipe imposante de salariés, comme à Embrun, on cherche toujours à faire en sorte que ça se passe bien. Mais, cela ne dépend pas que de moi. Cela dépend aussi des personnes qui sont salariées », analyse Mme Eyméoud.

En tout cas, la CGT fait bloc derrière sa déléguée du personnel. Si ce type de situation est rare, son secrétaire départemental relève une crispation des collectivités territoriales ces derniers temps, avec déjà 4 procédures disciplinaires en 6 mois, contre seulement 6 en 6 ans auparavant. « Ce qu’on constate, c’est que ce sont des sanctions lourdes, qui sont demandées », précise Philippe Cottet. « Donc, soit des mises à pied, soit des licenciements, soit des radiations. Donc, on se demande s’il n’y pas une volonté de la part de certains élus d’aller vers ce type d’utilisation du conseil de discipline pour se débarrasser de salariés dont on ne sait pas comment se débarrasser autrement. »

Une manifestation de solidarité aura lieu à Gap le 16 septembre devant le Centre de gestion de la Fonction publique.

Notez que si la maire d’Embrun passe outre un éventuel avis négatif du Conseil de discipline, la CGT pourrait attaquer cette décision devant le Tribunal administratif de Marseille.

Photo DR.