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Hautes-Alpes : non à la quatrième année d’internat !

SANTÉ / Une dizaine d'internes s'est mobilisée ce lundi devant l'hôpital pour s'opposer à l’allongement de l’internat de médecine générale d’une année pour la réaliser en priorité dans des déserts médicaux

 

- Hautes-Alpes -

 

Non à la quatrième année d’internat. À l’instar de leurs camarades qui se sont mobilisés vendredi dernier devant le ministère de la Santé et partout en France, une dizaine d’internes ont pris, ce lundi, du temps sur leur pause méridienne pour également faire entendre leur mécontentement devant le CHICAS de Gap. Une mobilisation qui dit non à l’article 23 du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale en 2023. Il propose en effet l’allongement de l’internat de médecine générale d’une année et sa réalisation en priorité dans des zones où la démographie médiale est sous-dense.

 

« C’est ajouter un coup de massue en plus à nos contraintes déjà existantes et pour le patient, il n'y aura aucun suivi de qualité car le médecin changera tous les six mois », Pauline Lefranc

 

« C’est tout bonnement une remise en cause de la liberté d’installation des médecins » affirme Pauline Lefranc, interne en médecine générale au CHICAS de Gap. De son côté, le Gouvernement essaye d’être rassurant en affirmant que la 4ème année était avant tout pensée pour améliorer la formation des médecins généralistes. Un argument guère convaincant pour ces internes, « on nous demande de réaliser une année supplémentaire alors que nous avons déjà Bac + 9 et presque 30 ans. Nos études sont difficiles, avec 60 heures par semaine et des salaires qui ne correspondent pas à notre niveau et nos responsabilités » .

 

Des internes en médecine davantage victimes de suicides

Les internes réunis ce lundi devant le CHICAS n'hésitent pas à qualifier ce projet du gouvernement de « maltraitance, les internes en médecine se suicident trois fois plus que la population ». D'autant que, selon eux, ajouter une année d'études à leur formation ne réglera pas le problème des déserts médicaux, « car il n'y aura aucun médecin pour nous former. Et pour les patients, ils auront face à eux un interlocuteur qui changera tous les six mois, il n'y aura aucun suivi et la qualité des soins ne sera pas bonne », poursuit Pauline Lefranc. 

Soutenus par la direction du CHICAS et les médecins, tous les internes gapençais sont ainsi vent debout face à ce projet de loi même si la moitié des effectifs n’était pas en grève ce lundi. Une journée sans salaire leur aurait été insupportable et à la différence d’autres secteurs d’activités, les grévistes continuent à travailler pour le bien de leurs patients.

 

C.Lourenço / C. Cava Michard