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Hautes-Alpes : J. F Hahn, l’avocat général requiert 15 ans de réclusion criminelle

JUSTICE / Le verdict est attendu dans la soirée

 

- Hautes-Alpes -

 

Dernier jour du procès aux assises ce vendredi de Jean-François Hahn. Cet ancien kinésithérapeute et élu d’Agnières en Dévoluy est accusé de viols et agressions sexuelles entre 2008 et 2015 dans ses cabinets de Gap et la Saulce. Ce vendredi matin c’est l’avocat général qui s’est exprimé. Il a requis 15 ans de réclusion criminelle.

 

« Un procès fort en émotion » selon l’avocat général

« Cinq jours d’audience intenses, longs, forts en émotion », c’est par ces mots que l’avocat général a débuté son réquisitoire ce vendredi.  Il a rappelé que Jean-François Hahn est poursuivi pour des faits de viols sur deux femmes et d’agressions sexuelles sur cinq autres. Des faits commis avec des circonstances aggravantes : la minorité d’une des patientes et l’abus de sa fonction en tant que masseur kinésithérapeute. « Il encourt 20 ans de réclusion criminelle » a souligné l’avocat général. Pour ce dernier, même si l’accusé doit être jugé sur ces faits, « il ne faut pas écarter ces dizaines de femmes qui n’ont jamais porté plainte, car les victimes sont beaucoup plus nombreuses ». Il est revenu sur ce dossier en 2001, il y a donc 20 ans de cela et cette plainte d’une patiente qui avait été classée sans suite par le Parquet de Gap. « Aujourd’hui, une telle plainte aurait fait l’objet des mêmes investigations que celles qui ont été menées en 2015. Nous avons appris à analyser les plaintes, on aurait recherché dans l’environnement, dans les autres patientes » précise l’avocat général. Citant un témoin entendu en début de procès, il est revenu sur cette omerta qui existe dans le quotidien, « je n’ai pas envie d’en savoir plus » ajoutant qu’il fallait que les choses évoluent, « je souhaite que vous n’oubliez pas ces femmes car lui », pointant l’accusé, «  ne les considère pas comme telles. »

 

Un accusé sans empathie

L’occasion de rappeler la personnalité de l’ancien kinésithérapeute « un homme frustré, qui a perdu la notion de frontière » selon les experts. Mais « rien dans l’expertise n’indique une maladie mentale. Il n’a aucune difficulté. C’est un homme reconnu. Il n’est pas malade ». Un homme sans « empathie » « qui pleure sur lui-même, sur les montagnes ou un beau paysage » mais jamais sur ses victimes. Les experts se diront même frappés que si l'accusé reconnait les faits, il y a une « absence de réel sentiment de culpabilité ».

 

Des victimes présumées et un traumatisme toujours présent des années après

Regardant les jurés, l’avocat général a demandé « de ne pas nier les victimes et la gravité des faits. Il y a eu des pénétrations. Il y a eu des attouchements ». Et les conséquences sont toujours présentes pour ces femmes citant les témoignages entendus durant le procès, « j’ai peur pour ma fille », « je ne supporte plus le regard des hommes », « je ne supporte plus l’eau de la douche sur ma poitrine ». Une souffrance toujours à fleur de peau pour les victimes présumées, plusieurs années après les faits. L’avocat général requiert 15 ans de réclusion criminelle et l’interdiction d’exercer.

Le verdict est attendu dans la soirée

 

A. Vallauri