Hautes-Alpes : Jean-Marie Bernard condamné à une amende pour l'affaire de "la queue de loup"

JUSTICE / Le président des Hautes-Alpes était poursuivi pour avoir offert la queue d'un canidé à l'ancienne préfète en février 2020, lors de son départ du département

 

- Hautes-Alpes -

 

Le Président du Département des Hautes-Alpes condamné à une amende délictuelle de 10.000 euros dont 5.000 euros avec sursis suite à l’affaire de la queue de loup. En février 2020, lors du départ de la préfète, l'élu lui avait remis la queue d'un canidé. Il était poursuivi pour détention, transport et cession d’une partie d’une espèce protégée. Le délibéré a été rendu ce vendredi matin. Lors de son procès le 15 février dernier, le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis et 3.500 euros d’amende.

 

« Une décision rendue sous la pression de groupuscules environnementalistes », J. M Bernard

 

Le Président du Département des Hautes-Alpes qui n’a pas manqué de réagir à cette condamnation, « je n’ai pas le droit d’exprimer symboliquement mes convictions politiques ». Pour lui c’est la « pression de groupuscules environnementalistes » qui a joué dans cette affaire, des groupes qu’il estime « déconnectés de la réalité des territoires et des problématiques des professionnels du monde rural ». Il s’interroge également sur le fait que la préfète de l’époque, Cécile Bigot-Dekeyzer, qui « avait accepté ce présent » ne soit pas inquiétée alors que selon lui la représentante de l’État a, par voie de conséquence, elle aussi « détenu et transporté l’appendice de l’animal ». Jean-Marie Bernard qui finit par conclure, « si Jean de la Fontaine était parmi nous, il ferait une fable de cette histoire. Le Parquet a décidé d’en faire un procès ». Notez qu’avec son avocat, ils étudient la possibilité de faire appel.

 

La réaction des associations

 

Pour la LPO, la SAPN, mais aussi France Nature Environnement, « cet acte illégal commis par un élu, ne fait que renforcer l’antagonisme entre les professions agricoles et le loup, espèce protégée ». « Un débat serein est indispensable pour concilier activités économiques et préservation de la biodiversité » ajoutent-elles. Elles regrettent toutefois que les frais de justice et les dommages et intérêts seront réglés par le conseil départemental. Jean-Marie Bernard a en effet bénéficié de la protection fonctionnelle, votée par l’hémicycle le 15 décembre dernier.

 

 

A. Vallauri