Hautes-Alpes : l’affaire de la queue de loup offerte par Jean-Marie Bernard, de retour devant la justice

JUSTICE / POLITIQUE / Le président du Conseil départemental des Hautes-Alpes est poursuivi pour détention, transport et cession d’une partie d’une espèce protégée

 

- Hautes-Alpes -

 

L’affaire de la queue de loup offerte par Jean-Marie Bernard, de retour devant la justice. Une affaire qui a débuté il y a un peu moins d’un an lorsque le président du Conseil départemental des Hautes-Alpes offre une queue de loup lors du départ de l’ancien préfète Cécile Bigot-Dekeyzer, le 21 février 2020. Un geste que l’élu juge aujourd’hui « politique » mais qui a provoqué la colère de nombreuses associations environnementales. C’est ce qui l’amène devant le juge du tribunal correctionnel de Gap ce lundi. 

C’est soutenu par les syndicats agricoles comme la FDSEA 05 et les JA 05 que Jean-Marie Bernard était convoqué le 8 décembre dernier par le Procureur de la République de Gap, Florent Crouhy. Poursuivi pour détention, transport et cession d’une partie d’une espèce protégée, Jean-Marie Bernard s’était ainsi rendu au tribunal de Gap dans le cadre d’une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité.

 

Plus qu'un simple procès, une affaire politique

Sans surprise, le président au Conseil départemental des Hautes Alpes a nié les faits qui lui sont reprochés, martelant qu’il ne connaissait pas la provenance de cet appendice. Il a simplement reconnu avoir transporté la queue d’un animal, l’avoir gardée huit jours et l’avoir remise à l’ancienne préfète, sans savoir qu’elle appartenait à un loup. Une action grave et jugée incompatible avec la fonction de représentant du Département pour les quatre associations environnementales qui se portent parties civiles : SAPN-FNE 05, FNE PACA, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et Férus.

De son côté, Jean-Marie Bernard considère que ce procès sera l’opportunité de déplacer le débat du loup sur le plan politique car il n’a tout bonnement rien à se reprocher. C’est donc dans cette logique que son avocat, Maitre Philippe Neveu compte plaider la relaxe pour son client, qui risque au maximum un an de prison et 150.000 euros d’amende.

 

Des frais de justice pris en charge par le Département

Cécile Bigot-Dekeyzer, désormais préfète des Landes ne s’est pas manifestée en tant que personne morale dans cette affaire. Une affaire qui ne coûtera pas un euro à Jean-Marie Bernard car ses frais de justice seront payés par le Département suite au vote réalisé lors de l’assemblée plénière de décembre dernier dans le cadre de la protection fonctionnelle. Il s’agit tout simplement de l’application d’une loi présente dans le code général des collectivités territoriales.

 

C.Lourenço