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Hautes-Alpes : loup, fièvre charbonneuse ou migrants... la préfète fait le point après l'été

POLITIQUE / Cécile Bigot-Dekeyzer avait au menu ce jeudi matin un petit déjeuner consistant face à une presse affamée de réponses

 

- Hautes-Alpes - 

 

Un petit déjeuner consistant pour la préfète des Hautes-Alpes, ce jeudi matin, devant la presse. Cécile Bigot-Dekeyzer s’est pliée à cet exercice traditionnel de septembre pour les représentants de l’État : revenir sur ce qui fait l’actualité dans le département. Et alors que la campagne de tirs a été lancé samedi dernier pour faire face à la prédation du loup, le canidé a fait l’entrée des discussions.

 

Une prédation qui diminue de 33 %

La préfète, qui constate des chiffres stables en matière de prédation. Si le nombre d’attaques est stable, avec 164 constats au 31 août, les victimes ont été moins nombreuses, « 33 % de victimes en moins, 434 animaux prédatés ». Et les « tirs sont efficaces » souligne la préfète : cinq loups ont été tirés dans le département sur les 26 loups prélevés en France. 385 tirs de défense simple et 21 tirs de défense renforcée ont été pris depuis le début de l’année, « il ne faut pas que les éleveurs hésitent à demander l’autorisation de tirs de défense simple, elle leur sera donnée », insiste Cécile Bigot-Dekeyzer. La préfète qui désormais n’a la main mise que sur ces tirs, ceux de prélèvement étant aujourd’hui autorisés par le préfet coordonnateur Stéphane Bouillon. Dernier constat : la protection des troupeaux augmente dans le département, « 560 dossiers ont été déposés cette année » soit 5 millions d’aides.

 

Fièvre charbonneuse, une commune en plus touchée

Si la préfète se veut rassurante avec une diminution du nombre de bêtes décédées des suites de l’anthrax, le bilan est désormais de 55 animaux morts, en large majorité des bovins, et 25 foyers confirmés sur 14 communes : Chorges, Montgardin, La Bâtie Neuve, Théüs, Rambaud, Romette, la Roche des Arnauds, la Freissinouse, Saint Léger les Mélèzes, Saint-Bonnet-en-Champsaur, Ancelle, Saint-Michel-de-Chaillol et Saint-Étienne-le-Laus. Et dernièrement Avançon. Une zone qui reste toujours « géographiquement circonscrite » selon la représentante de l’État. Mais l’un des enjeux désormais est de « tirer des enseignements et de cartographier les pâtures contaminées pour en garder la trace ».

 

 

L’État, qui est au chevet des agriculteurs impactés : la campagne de vaccination sur les 14 communes concernées et les pâtures limitrophes est prise en charge financièrement, tout comme « les prélèvements, les analyses, le nettoyage et la désinfection. Les protections individuelles sont également prises en charge ». Le Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE), financé à 65 % par des crédits publics et 35 % par les cotisations, quant à lui intervient dans la prise en charge des pertes économiques lorsque le troupeau est bloqué pendant la période de mise sous surveillance. Enfin, le suivi psychologique des éleveurs est assuré par la MSA.

Quant aux inquiétudes de la profession agricole face à des produits qui ne se vendent plus, en raison de cette épidémie, une réunion de travail va se tenir avec les organismes agricoles pour « apprécier l’impact sur la commercialisation ». Des pourparlers ont également été entamés avec les entreprises collectant le lait, Sodial et Lactalis, qui refusent de s’approvisionner dans les élevages contaminés.

Cécile Bigot Dekeyzer qui insiste également sur le lait pasteurisé « qui peut tout à fait être consommé sans risques ».

 

RTE, une reprise « au cas par cas »

Depuis le 8 août dernier, et la décision du Tribunal administratif de Marseille, les travaux de rénovation électrique menés en Haute-Durance ont été suspendus. Ce chantier, déclaré d’intérêt public et validé par le Conseil d’État en octobre 2017 « n’est pas remis en question », insiste Cécile Bigot-Dekeyzer. Ce que pointe la justice, saisie suite à un recours déposé par Avenir Haute-Durance, c’est un arrêté préfectoral de 2015 qui autorise la destruction d’espèces végétales et animales protégées. « C’est désormais au Ministère de faire appel ou non », précise la préfecture. En attendant, les engins de chantier sont au point mort, « nous allons identifier les travaux qui restent à faire, ceux qui ont un impact sur les espèces protégées ou non ».

 

Problématique migratoire, « il n’y a pas de vague mais un flux continu »

Alors que certains craignaient, après la fonte des neiges, une « vague » d’arrivée de migrants en provenance d’Italie, le terme est rejeté par la préfecture. Fin août, 2.000 personnes, en majorité des hommes issus de l’Afrique de l’Ouest, n’ont pas été admises à la frontière, contre 640 sur les huit premiers mois de l’année 2017 et 315 sur la totalité de l’année 2016.

Quant aux Mineurs Non Accompagnés, ils sont 1.730 fin août à être entrés dans le département, contre 1.224 pour la totalité de l’année 2017, 60 en 2016. Le nombre de passeurs interpellés augmente aussi, ils ont été 41 contre 34 en 2017 et 6 en 2016.

 

C. Michard