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Hautes-Alpes : SNCF, comme toujours la France rurale serait sacrifiée sur l’autel de « la bonne gestion »

POLITIQUE / L’esprit du rapport Spinetta consistant à préférer les grandes lignes à la défaveur des lignes présentes dans les territoires ruraux est loin de satisfaire les élus de l’Association des Maires de France dans les Hautes-Alpes.

 

- Hautes-Alpes -

 

Le rapport Spinetta continue de faire des remous dans les territoires ruraux, depuis que celui-ci préconise, entre autres mesures, la fermeture des « petites lignes. » Une proposition que rejette l’Association des Maires de France des Hautes-Alpes (AMF 05) par la voix de son président, Jean-Michel Arnaud.

En savoir plus >>> Ces « petites lignes » SNCF dont le rapport Spinetta préconise la fermeture

 

Un tiers du réseau va être passé au crible

Ces « petites lignes » visées par le rapport sont catégorisées UIC 7 à 9. Alors qu’elles représentent un tiers du réseau SNCF, le document pointe leur « taux extrêmement faible » de remplissage : « Seul un quart compte plus de 50 voyageurs par train. La moyenne est inférieure à 30 voyageurs par train. »

Le document préconise donc de supprimer des milliers de km de voies ferrées en examinant, au préalable, chacune des lignes. L’offre de transport existante serait l’un des critères étudiés.

 

 

Comment se fera le tri entre les lignes ?

SNCF Réseau réaliserait, avant l’élaboration des prochains Contrat de plan État région (CPER) « un état des lieux de la partie la moins utilisée du réseau présentant, ligne par ligne, l’état de l’infrastructure, le besoin de rénovation et le bilan socioéconomique des investissements ». La partie du réseau la moins sollicitée des voyageurs serait tout bonnement supprimée et la majeure partie des sommes économisées serait fléchée vers « des services plus utiles à la collectivité : rénovation du réseau hors « petites lignes », modernisation des grands nœuds ferroviaires, renforcement des fréquences sur les lignes les plus fréquentées ». Autant dire que l’épée de Damoclès plane sur la ligne des Alpes en se reportant à la carte (ci dessus).

 

« L’heure du grand Chambardement approche pour la SNCF »

L’AMF tire le signal d’alerte. Ainsi, dans le rapport Spinetta qui a été remis au premier ministre, il faut « recentrer le transport ferroviaire sur son domaine de pertinence : les transports du quotidien en zone urbaine et périurbaine et les dessertes à grande vitesse entre les principales métropoles françaises. » Conclusion pour l’AMF : « comme toujours, la France rurale périphérique serait sacrifiée sur l’autel de la bonne gestion ! »

En Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’une des lignes qui pourrait être menacée est celle des Alpes (Marseille-Briançon). « Inacceptable et non négociable pour les ruraux et montagnards que nous sommes. Il faut au contraire intensifier et moderniser ces lignes, ainsi leur trafic montera de manière nette et surprenante » promet l’AMF. Voyant en ce rapport, un « véritable réquisitoire contre les petites lignes ferroviaires de desserte régionale, sur une base exclusivement comptable et financière. »

 

Un retour à l’esprit du service public, en concertation avec les élus concernés

Pour Jean-Michel Arnaud, ces lignes pour lesquelles l’État et les régions ont engagé « à juste titre » des investissements importants ces dernières années, au travers des contrats de plan, « assurent aujourd’hui un service public régulier et quotidien dans l’intérêt des habitants et des territoires concernés. »

Aussi l’AMF demande que l’avenir de ces lignes ne puisse être scellé sans qu’au préalable ait été réalisé « un état des lieux partagé avec les élus concernés, prenant en compte, au-delà des seuls aspects financiers, les contraintes de mobilité subies ou susceptibles d’être subies par les usagers, au bénéfice des métropoles peuplées et au détriment des territoires comme celui des Alpes du Sud. »