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Hautes-Alpes : les solutions d'avenir manquent au département

POLITIQUE / Les élus, unanimement, ont du mal à imaginer l'avenir budgétaire de la collectivité.

 

- Hautes-Alpes -

 

Un budget à 218,1 millions d’euros a été adopté ce jeudi matin au Conseil départemental des Hautes-Alpes. Un budget de « pré-faillite » pour le conseiller départemental Gérard Tenoux, alors que les dotations de l’État sont en baisse de 9 millions d’euros depuis 2013, passées de 35,3 millions d’euros à 24,4 millions, que le reste à charge des compétences transférées par l’État atteint 21 millions d’euros. « C’est irresponsable. Le Gouvernement n’assume pas de vouloir faire disparaitre les départements », s’est énervé en séance l’élu du canton de Serres.

Un budget qui pèse lourd en dépenses sociales, 67 millions d’euros, avec plus de 3.500 bénéficiaires du RSA (Revenu de Solidarité Active), mais aussi en finançant l’APA (Allocation pour la perte d’autonomie) pour les séniors, ou encore le versement d’aides aux personnes handicapées. « Depuis 15 ans que je siège dans cet hémicycle, je crois qu’on n’a jamais eu un budget si difficile », a regretté Marcel Cannat, vice-président en charge des infrastructures.

 

Situation de crise

Un sentiment de déprime flottait au sein de l’hémicycle ce jeudi. « Si on ne veut plus des départements, ça ne sert à rien que l’on prenne des décisions importantes », a lâché Arnaud Murgia, conseiller du canton de Briançon-1. Le président du Conseil départemental des Hautes-Alpes, Jean-Marie Bernard, qui n’hésite pas à parler de situation de survie. « Notre capacité à réduire nos dépenses est arrivée à son terme. Malgré nos multiples efforts, notre économie locale est en situation de survie et n’est plus en mesure de se développer. Quand on fait la balance entre nos recettes et nos dépenses, notre capacité d’autofinancement tend désormais vers zéro. »

Le budget 2017 du département des Hautes-Alpes qui prévoit encore 35,5 millions d’euros d’investissements, dont 16 millions en autofinancement. Pour réussir cela, 4 millions d’économies réalisés ces dernières années seront utilisés, le recours à l’emprunt passera aussi de 13 millions d’euros en 2016 à 23,3 millions cette année. Des fonds qui iront à la rénovation de la Maison des Solidarités d’Embrun, à la suite du chantier de la Rocade de Gap, une participation à la rénovation de la ligne ferroviaire des Alpes, les premiers travaux d’amélioration de la RD 1075, le début du chantier du carrefour giratoire de Saint-Crépin, ou encore les premières études sur la sécurisation de la RD 1091.

 

 

Quelles solutions pour l’avenir ?

Et alors que la situation financière du département semble à bout de souffle, se dirigeant droit dans le mur, les élus de tous les bords politiques semblent désarmés. « Mutualiser, rationnaliser, économiser ne doit pas engendrer la suppression des échelons de proximité », regrette amèrement Patricia Vincent, conseillère départementale d’opposition, visant directement la Loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République).

« Augmenter l’emprunt, effectivement, mais à un moment il faut rembourser. On parle d’augmentation des impôts et je rappellerai qu’en 2008 on les a augmentés dans ce département de 30%. Je pense que les recettes des uns et des autres des contribuables de ce département n’ont pas augmenté de 30% en 2008 et elles n’augmenteront pas », a prévenu Gérard Fromm, le maire de Briançon, sur les bancs de la gauche. Il propose de faire encore des économies, bien qu’il reconnaisse que ça ne suffira pas. « Je suis comme vous, je n’ai pas de recette miracle. »