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Hautes-Alpes : avec la crise météo, le nivoculteur prend du grade en station

STATIONS / Le nivoculteur, ou snowmaker, a en charge les canons à neige et la production de neige de culture. Et avec les conditions météorologiques de cette saison, son rôle est d'autant plus important. Reportage


- Hautes-Alpes -

C’est l’un des métiers les plus importants en station et, de plus en plus, avec la neige qui se fait parfois rare : le nivoculteur, ou snowmaker pour les anglophones. C’est la personne qui gère le réseau d’enneigement artificiel sur une station. Cela correspond, par exemple à Ancelle, à près de 230 canons pour 30 kilomètres de pistes. Elle fait partie des stations les mieux équipées des Alpes du Sud. 


Ancelle : 230 canons pour 30 kms de piste au plus grand bonheur des skieurs


Supervisé par le maire Gilbert Jourdan, c’est Vincent Bouchet qui est le chef d’orchestre des 230 enneigeurs de la station du Champsaur. « On un poste de commande, qui nous permet de démarrer, d’arrêter et de visualiser l’ensemble de notre parc de canons à neige, mais on va aussi beaucoup sur le terrain, pour ne pas avoir de surprise. » Pas de surprise, car les skieurs attendent de la qualité, et ce n’est pas toujours évident quand la neige fraiche manque. "Les plages de températures, où il fait vraiment froid, sont de plus en plus courtes, donc on essaye d’avoir un rendement meilleur", poursuit-il.

Les équipes espèrent bien évidemment que la neige naturelle tombe, "parce que c’est ce qui fait le charme du paysage, mais on essaye de faire notre production maximale, pour avoir une amplitude d’ouverture qui soit celle qui est souhaitée. »


Produire un maximum, toute la saison


Produire dès que c’est possible, pour toujours avoir des pistes enneigées : c’est-à-dire entre -5 et -1°C et avec le plus faible taux d’humidité possible. La neige de culture, qui permet d’enneiger quand la neige fraiche ne tombe pas et qui permet aussi des créer des sous-couches, assurant un meilleur maintien de la neige naturelle. « On a, ce que l’on appelle vulgairement, des perches qui sont des bi-fluides. C’est-à-dire qu’on leur ramène de l’eau et de l’air. Après, on a des canons de style ventilateur. Eux, on leur apporte un seul fluide », explique sur Alpes 1 Vincent Bouchet, nivoculteur à Ancelle depuis 10 ans, arrivé à ce métier après un stage en entreprise.


"Il faut produire de la neige de culture dès que c'est possible", explique Vincent Bouchet


De l’eau qui vient des différents torrents de la Vallée, stockée dans une réserve en haut des pistes, et restituée par la fonte des neiges. Et pour créer de belles pistes, il faut un important travail d’équipe. « Nous, on est là pour fabriquer de la neige de culture, mais on travaille en étroite collaboration avec les dameurs et les pisteurs, qui nous aide après sur les endroits où ils veulent plus de neige, où il peut manquer plus de neige ». Une mobilisation pour satisfaire la clientèle. Le premier partenaire restant Météo France et ses bulletins neige et température.








Les nivoculteurs travaillent en étroite collaboration avec les dameurs et pisteurs pour obtenir la meilleure couche de neige



Des millions contre le manque de neige


La station d’Ancelle qui investit plusieurs millions par an, pour pérenniser son réseau, et faire face aux éventuels manque de neige naturelle. L’idée est de moderniser les enneigeurs anciens, répondre ainsi aux dernières normes environnementales, tout en essayant de faire baisser la facture énergétique. Un réseau qui pourrait s’étendre dans les prochaines années. Ancelle pourrait être équipée entièrement de canons à neige et ainsi assurer une part de sa pérennité, pour les prochaines années.



Notez que des formations de nivoculteurs sont proposées en interne, par les domaines skiables. Il existe une seule formation universitaire, au lycée de Saint-Michel de Maurienne.