Votre ville : SERRE CHEVALIER | Changer de ville

La surpopulation carcérale : une réalité à la maison d’arrêt de Gap

La surpopulation carcérale : une réalité à la maison d’arrêt de Gap

SÉCURITÉ / Alors que l’audience solennelle de rentrée se déroulait ce mardi après-midi au sein du tribunal judiciaire de Gap, la procureure du parquet Marion Lozac’hmeur a évoqué la question de la surpopulation carcérale qui touche la maison d’arrêt de Gap

 

-Hautes-Alpes-

« Pour la première fois, le tribunal judiciaire de Gap est numériquement complet », ce sont par ces mots que Denis Weisbuch, le président du tribunal, a conclu l’audience solennelle de rentrée ce mardi après-midi.

« Le parquet est complet parce que nous sommes aidés quasiment à plein temps par la Cour d’Appel de Grenoble via un magistrat placé, le Siège est complet. C’est sûr qu’au niveau des magistrats, la situation est bien plus positive qu’il y a quelques mois » ajoute sur Alpes 1 la procureure Marion Lozac’hmeur, tout en tempérant. Car une inquiétude « perdure » au niveau du greffe, « il y a toujours un taux d’absence important. Mais on continue tous nos efforts collectifs pour que cela se résorbe ».

 

Une cheffe de parquet « cheffe de cordée »

Dans ses réquisitions lors de l’audience solennelle, la procureure a rappelé ses priorités en tant que « cheffe de cordée » d’un parquet qui vient d’accueillir une nouvelle substitute : « la lutte contre le narcotrafic. Ces derniers mois ont été ceux de la confirmation, les Hautes-Alpes sont un lieu de transit à échelle internationale en particulier pour la cocaïne » a précisé Marion Lozac’hmeur.

La lutte contre les violences intrafamiliales et le droit à l’environnement font aussi partie des priorités avancées. Une rencontre devrait d’ailleurs avoir lieu prochainement avec les représentants du Parc National de la Vanoise et le procureur d’Albertville, Benoît Bachelet. La sécurité routière demeure aussi un point de lutte pour le parquet.

Enfin, la procureure a évoqué la surpopulation carcérale au sein de la prison de Gap. Sur Alpes 1, Marion Lozac’hmeur explique que la problématique s’est résorbée depuis deux mois, « mais sur l’année 2025, la maison d’arrêt a bien souvent eu 45 ou 48 détenus alors qu’il y a 33 places ».

 

« C’est un taux d’occupation extrêmement important dans une maison d’arrêt de cette époque et en plein centre-ville. Cela pose des problèmes de promiscuité et de sécurité », Marion Lozac’hmeur

 

La procureure avance donc sur Alpes 1 la nécessité de trouver un équilibre entre « réponse pénale et maintien en détention. Il faut développer des peines différentes, via des travaux d’intérêts généraux, des placements extérieurs. Des travaux ont également été réalisés dans le quartier de semi-liberté ».

 

Six places en semi-liberté pour désengorger la maison d’arrêt

Le quartier de semi-liberté a pu rouvrir au sein de la maison d’arrêt de Gap, « des personnes y sont placées alors qu’elles bénéficient d’un aménagement de peine en semi liberté. Elles travaillent la journée ou recherchent du travail et rentrent le soir à la maison d’arrêt ».

 

« Six places à l’échelle de Gap, cela fait redescendre la pression », Marion Lozac’hmeur

 

La représentante du parquet appelle donc à « élargir le spectre des peines. Mais il y a une partie des délinquants dont la place est en prison. Il n’est pas question de trouver d’autres solutions parce que c’est une question de sécurité ».

Notez que Marie-José Allemand, la députée de la première circonscription des Hautes-Alpes, s’est rendue ce mardi matin au sein de la prison de Gap.

C. Cava Michard