Haute-Provence : le torchon brûle entre la Colline des Lutins et la mairie du Vernet

Haute-Provence : le torchon brûle entre la Colline des Lutins et la mairie du Vernet

SOCIÉTÉ / Après la version donnée du maire François Balique sur Alpes 1, l'exploitante Annabelle Sellier fait de même sur ce conflit larvé qui semble sans issue

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Exploitant cette ferme pédagogique sur un terrain communal depuis 2018, Annabelle Sellier est en conflit ouvert avec le maire François Balique sur de nombreux aspects de cette relation qui peut être tendue entre un propriétaire et un locataire. À la suite d’un article diffusé sur Alpes 1 où l’édile bas-alpin a donné sa version des faits, l’exploitante passe par notre plateforme pour un droit de réponse. 

 

Le loyer de la discorde

Quand on n’est pas d’accord, chacun voit midi à sa porte et Annabelle Sellier respecte bien cet adage sur le différend qui l’oppose avec la municipalité. Reconnaissante de la ristourne de 300 euros sur son loyer offert par la commune de 2018 à 2021, elle tient cependant à préciser que son entreprise n’est pas déficitaire et en mesure de payer ses loyers qui s’élèvent désormais à 400 euros mensuels comme l’indiquait le bail de 20 ans signé à son arrivée. Mais aujourd’hui, elle souhaite que ce prix soit à la baisse. « Nous demandons simplement à la commune d’évaluer au juste prix la valeur de ce terrain qui est totalement inexploitable pendant 6 mois » argumente l’exploitante.

Un loyer au cœur de ce conflit avec des impayés constatés par la municipalité, faux y répond Annabelle Sellier qui affirme que « la Colline des Lutins ne doit pas un seul centime à qui que ce soit et mes loyers envers la commune ont toujours été réglés. » Un hic a eu cependant bien lieu en janvier dernier sur le versement de trois loyers à la Trésorerie de Digne les Bains car le contrôleur des impôts a été obligé de rembourser l'intégralité de ces sommes en raison de l’absence d’un avis de paiement de la part du bailleur. Elle mise même sur la transparence en affirmant avoir des preuves. Idem suite à la demande du maire de voir les comptes de l’entreprise pour justifier cette demande de baisse de loyer en transmettant « par courrier en août 2022 la liste des dépenses relatives à notre exploitation ».

 

Un compromis inimaginable entre deux visions qui s'opposent

Droit dans ses bottes dans son refus de faire à nouveau une ristourne, François Balique ne comprend surtout pas qu’on ne puisse pas payer un tel loyer quand on connait le succès de la ferme avec 5.000 entrées l’année. Un sous-entendu à peine voilé sur la gestion financière de la Colline des Lutins désormais tenue par un comptable qui a validé la précédente de l’exploitante elle-même. Elle assume qu’« une grosse partie de nos gains est réinjectée dans ce projet » tout en assurant que « la commune du Vernet est endettée à hauteur de 1,5 million d’euros pour un village de 130 habitants ». À bon entendeur, salut !

 

« Je n’ai jamais entendu un commerçant me dire que son loyer était indexé à son chiffre d’affaires », Annabelle Sellier

 

Même si la question du loyer est le noyau de ce conflit, il ne s’arrête pas là et concerne, entre autres, une clôture anti-loup. Annabelle Sellier assure avoir « fait les choses dans les règles » en envoyant à la mairie un courrier recommandé pour qu’un conseiller indique son implantation exacte. Après plusieurs validations dont celle de l’édile, ce dernier fait marche arrière mais la justice ne lui donne pas raison avec « une réponse sans équivoque du géomètre qui a validé l’implantation par rapport au cadastre ».

 

C.Lourenço