Alpes de Haute-Provence : accès aux soins, quel état des lieux ?

SANTÉ / Urgences de Sisteron, vieillissement des praticiens ou encore mutualisation des centres 15 ont été passés au crible par le directeur de l’ARS PACA

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Pour répondre aux sollicitations des parlementaires et de la Présidente de la communauté d'agglomération Provence Alpes Agglomération sur l'accès aux soins dans le département des Alpes de Haute-Provence, une réunion de concertation des élus a été organisée vendredi dernier. Une réunion co-présidée par Olivier Jacob, le Préfet et Philippe de Mester, directeur général de l’ARS Provence Alpes Côte d’Azur.

 

Un département qui connait un « problème de vieillissement du corps médical »

Depuis quatre ans, on compte 25 médecins de moins sur le Département. Dans le détail, neuf généralistes et 15 spécialistes. Autre problème pointé du doigt : 30% des praticiens du territoire ont plus de 62 ans. « Ils vont dans les années qui viennent partir à la retraite, sans que l’on ait pour l’instant une installation massive de jeunes » souligne Philippe de Mester.

 

« Les jeunes médecins veulent pouvoir préserver leur vie personnelle. Ils veulent aussi travailler en équipe », P. De Mester

 

Des dispositifs sont donc mis en place pour favoriser l’installation de jeunes médecins. Des mesures pour valoriser le travail collectif sont aussi proposées.

 

Autre point noir sur le Département, les urgences de Sisteron

Des urgences fermées la nuit depuis juillet dernier par manque de médecins urgentistes. Même si toutes les urgences vitales sont prises en charge par le SMUR rappelle Philippe de Mester. Une campagne de recrutement a été lancée par l’Agence Régionale de Santé, sans succès pour le moment. D’autres pistes sont donc envisagées pour recruter des médecins urgentistes, mais le directeur tempère : « Si on leur dit : vous allez être recrutés pour faire les urgences à Sisteron, ça va être difficile de les convaincre. Donc on va recruter sur l’hôpital de Gap avec dans leurs contrats, une obligation de consacrer une partie de leur temps aux urgences de Sisteron. En se relayant, on arrivera à assurer la présence à nouveau la nuit à Sisteron de deux médecins urgentistes ». Une piste qui prendra plus de temps, puisque plusieurs médecins urgentistes devront donc être recrutés. Philippe de Mester qui a insisté, « notre volonté est de maintenir un service d’urgence à Sisteron 24 sur 24. »

Notez que Philippe de Mester a souligné qu’il n’y avait « pas de menaces de fermeture des urgences à Digne pour l’instant ». Le directeur de l’ARS Provence Alpes Côte d’Azur souhaite mettre en œuvre la mutualisation des centres 15 des Alpes de Haute-Provence et des Hautes-Alpes, la nuit, face à la pénurie des médecins urgentistes. La mise en conformité des deux systèmes informatiques a été financée par l’ARS, ainsi que la formation des équipes. Une mission d’expertise va être mise en place pour examiner la situation des deux centres 15. Notez enfin que plusieurs hôpitaux vont bénéficier de dotations, notamment 400.000 euros pour Digne les Bains.

Les explications d’Aurore Vallauri :

 

M. Bonnefoy/ A. Vallauri