Alpes de Haute-Provence : trois accusés aux Assises pour viols sur une personne vulnérable

JUSTICE / Les faits remontent à l'été 2015 à Manosque, la jeune fille, handicapée mentale, avait à l'époque 14 ans. Le procès devrait se dérouler à huis clos

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Trois procès attendus à la barre de la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence dès ce lundi. Pendant deux semaines, les jurés devront statuer sur deux affaires de meurtres s’étant produit à Digne les Bains et une affaire de viols aggravés sur une personne vulnérable. Cette première affaire qui s’ouvre ce lundi et pendant quatre jours à la barre de la Cour d’Assises devrait se dérouler à huis clos, en raison de l’âge de la victime.

 

Trois accusés qui nient les faits 

En effet, lors des faits présumés de viols aggravés, la jeune fille avait 14 ans. Face à elle, ils seront trois à la barre : le plus vieux, Clément, 27 ans, habitant Thoard, et Kévin et Antonio, 21 ans, l’un à Manosque, l’autre à Sisteron. Les faits, sordides, remontent à 2015, entre le 1er juin et le 10 juillet de cette année. Les trois accusés auraient à de multiples reprises violé cette jeune fille, soit au domicile du plus âgé, Clément, soit au lac des Vannades à Manosque. Pourtant, tous nient, estimant que les relations sexuelles étaient consenties. Et lors des auditions, plusieurs affirment que, s’ils ont couché avec l’adolescente, c’était par pression du groupe, parce qu’on leur a « demandé ».

Quant à son handicap mental, les accusés démentent s’en être aperçus. Car la victime est atteinte de trisomie « TROIS X » qui provoque un retard dans les apprentissages, la lecture, le langage. Elle est scolarisée en classe ULIS, pour l’inclusion scolaire et est reconnue handicapée entre 50 et 79 %. Les spécialistes estiment qu’elle possède l’âge affectif de l’ordre de la petite enfance, sans avoir de réelle notion du bien et du mal. Elle est vulnérable, fragile, une fragilité que les accusés ne pouvaient ignorer.

 

« Les mis en examen n'ont pu ignorer son handicap »

 

Selon son éducateur, ou encore la psychologue du Centre Médico-Psycho-Pédagogique, sa professeure ou bien sa CPE, il est très difficile de ne pas avoir connaissance du handicap de l’adolescente. Elle est reconnue comme influençable, voire manipulable et ne peut donner un consentement en connaissance de cause. Les deux expertises psychiatriques réalisées sur elle affirment également ces éléments. Et pourtant, malgré ses difficultés lors de l’audition avec le magistrat instructeur, la jeune fille affirme qu’on l’a « forcée » à plusieurs reprises. Quant à ses proches, sa mère ou ses frères et sœurs, ils remarquent un changement de comportements chez elle après les faits, des cauchemars, ou passe encore beaucoup de temps sous la douche. Le procès s’ouvre donc ce lundi, le verdict est attendu jeudi.

Notez que quatre autres personnes sont impliquées dans cette affaire, pour viols aggravés également mais ils seront jugés devant le tribunal pour enfants.

 

C. Michard / M. Bonnefoy