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Alpes de Haute-Provence : « vous êtes un menteur ! », le procès de Philippe Bézard se poursuit

JUSTICE / Cet homme de 65 ans est accusé de l'assassinat de son épouse, Josiane Bézard, dont le corps n'a jamais été retrouvé

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Obtiendra-t-on la vérité judiciaire au terme de ce procès ? Car le doute s’installe au cœur de la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence : Philippe Bézard est-il innocent comme il le maintient depuis cinq ans désormais ? Ou est-il un manipulateur de la vérité ?

 

Un accusé décrit comme autocentré, égocentrique, matérialiste

Une Cour qui doit rendre son verdict ce soir dans le procès de Philippe Bézard, 65 ans, accusé de l’assassinat de sa femme, Josiane portée disparue depuis janvier 2014. Pas de corps, un manque d’éléments qui pèse dans les débats et un accusé entendu qui continue de maintenir sa version. « Je peux vous assurer que je n’ai pas fait disparaitre ma femme. Je l’aime encore, comme j’aime mes enfants », clame à la barre cet homme, pourtant décrit par l’expert psychiatre comme égocentrique, autocentré et peu soucieux de la disparition de son épouse, comme du sort de ses enfants. Des enfants qu’il a par ailleurs menacés à plusieurs reprises de mort après les faits, soulevant alors l’inquiétude du corps médical.

 

Philippe Bézard, l'homme qui a réponse à tout

Philippe Bézard, avec un calme froid, a réponse à toutes les interrogations du Président de la Cour, des versions qui pour autant ne semblent pas convaincre. Pourquoi sa présence au domicile de Josiane le matin de sa disparition ? Le sexagénaire déclare être venu chercher du bois car il n’avait pas d’électricité ni d’eau dans sa maison de Pierrevert, « je dormais comme un clochard par terre ». Pourtant, selon les enquêteurs, son domicile comportait un chauffage.

Pourquoi avoir déclaré être parti ce matin là chercher des champignons, alors que janvier n’est plus la période ? Philippe explique qu’il recherchait des cèpes de peuplier, une variété qui pousserait aussi en janvier. Mais en février 2014, Philippe Bézard, entendu lors de l’enquête, déclarait être allé rechercher des « girolettes » poussant sous la mousse à Montfuron sur la route d’Apt.

 

« Vous êtes un menteur »

 

Quant aux vidéos surveillance qui ont repéré son véhicule sur le chemin du Moulin, dans le sens de Sainte Tulle, ce matin du 9 janvier 2014, une question plane sur le temps pour effectuer le trajet. Un trajet normalement de 4 minutes, mais qui selon les enquêteurs a été effectué par Philippe avec un différentiel de 12 minutes. « Monsieur le Président, vous, vous cherchez la petite bête. Moi, je cherchais les champignons », maintient l’accusé à la barre. « Je suis allé chercher des cèpes de peuplier au bord de la Durance, je me suis arrêté ».  Des versions qui diffèrent en fonction de l’évolution des enquêtes, selon le président de la Cour, « vous êtes un menteur ».

 

Les experts psychiatres évoquent une dangerosité sociale et un homme capable de passer à l'acte

Le portrait de l'accusé s’assombrit un peu plus après le témoignage de deux experts psychiatres cet après-midi. Le premier, venant des hôpitaux de Marseille, intervient en vidéo-conférence et estime que Philippe Bézard ne souffre pas de psychose bipolaire qui entrainerait une dangerosité psychiatrique, mais « une dangerosité sociale ». Quant au second expert, il qualifie l’accusé « d’impulsif, revendicateur, caractériel, manipulateur et pouvant être violent ». Un homme « capable de passer à l’acte, maniant le mensonge et la manipulation ».

 

C. Michard / M. Bonnefoy