Alpes de Haute-Provence : une tentative d'assassinat en pleine rue à la barre de la Cour d'Assises

JUSTICE / Le 3 juin 2016, un homme de 29 ans reçoit une balle alors qu'il se trouve dans un bar restaurant de Digne les Bains. Après 12 jours de cavale, l'auteur présumé avait été interpellé. Il est jugé à partir de ce jeudi

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Nouvelle affaire devant la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence. Un homme de 47 ans est poursuivi pour tentative d’assassinat. En juin 2016, un homme avait reçu une balle en plein centre-ville de Digne les Bains. 

 

Règlement de compte sur fond de cambriolage ? 

Ce serait un règlement de compte qui aurait pu provoquer la mort d’un homme, le 3 juin 2016 en plein centre-ville de Digne les Bains. Il est 20h30, au bar-restaurant « Illico Presto » quand un individu surgit, une arme à la main, et tire à moins de 3 mètres sur Julien, un homme de 29 ans. Ce dernier est touché au flanc gauche et est immédiatement conduit à l’hôpital de Digne les Bains. Mais quatre jours plus tard, son état se détériore, son pronostic vital est engagé et il est transféré à l’hôpital Nord de Marseille.

Il faudra 12 jours aux enquêteurs pour interpeller l’auteur présumé du coup de feu à Peyruis, qui était en cavale. Il s’agit d’un homme, âgé aujourd’hui de 47 ans, Jean-Louis. Le quadragénaire est déjà connu défavorablement des services de justice pour avoir été condamné, depuis ses 19 ans, 11 fois, notamment pour un homicide involontaire par arme à feu en 1994. Sept mois avant les faits, il avait aussi été interpellé pour acquisition et détention illicites d’un fusil et de deux carabines, découverts dans son véhicule.

 

"Un acte de colère"

 

Placé en garde à vue, Jean-Louis avoue sans difficulté les faits, et explique son geste par « un acte de colère » contre la victime, Julien, avec qui il aurait commis un cambriolage un mois et demi auparavant. Julien aurait, selon lui, gardé une partie du butin. Un méfait qui entraîne alors un déferlement de menaces et violences. Jean-Louis se présente d’abord au domicile de Julien, où il est reçu par la jeune sœur de ce dernier. Puis il lui laisse deux messages téléphoniques en le menaçant de mort en pleine rue, puis tire 12 fois sur son camping-car. Et une heure et demi avant les faits, le 3 juin 2016, il retrouve Julien près d’une supérette et le prend à partie. Il lui assène un coup de poing, l’insulte, lui crache dessus. Il faut qu’une personne s’interpose pour que le déferlement ne s’arrête. Momentanément puisque 15 minutes plus tard, Jean-Louis revient au supermarché, ganté et avec un sac à la main, et demande à la caissière où est parti Julien.

S’ensuit une recherche à pied et en voiture dans les rues de la ville. Jean-Louis s’est spécialement préparé, il se muni de son pistolet, l’équipe de son silencieux, enfile une paire de gants de travail, se dirige à pied vers le bar où se trouve sa victime accoudée au comptoir, menace et tire sous les yeux de huit clients présents avant de prendre la fuite. Un acte qui aurait pu être meurtrier, si Julien n’avait survécu à ses blessures, un acte de mort intentionnel et prémédité. Le verdict est attendu vendredi soir. 

 

C. Michard / M. Bonnefoy