Dans la chronique datée du 19 octobre, l’évêque explique qu’il reçoit des courriers anonymes où il est appelé à le « combattre », à lui faire « fermer sa gueule », voire à « l’égorger ». L’évêque répond qu’il faut avoir le courage de ses opinions et notamment en s’exprimant dans la presse. « Je reste, je l’avoue, encore surpris par la capacité de certaines personnes à critiquer sans proposer d’alternative, à commenter sans avoir lu ou entendu et à essayer de nuire à quelqu’un en se basant sur des ‘on dit’, tomber dans la caricature, l’approximatif, le vulgaire », écrit Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri dans cette chronique du 19 octobre et encore visible sur le site internet du diocèse. « Je le constate dans les lettres anonymes que je reçois et que je ne lis d’ailleurs pas. Seuls mes collaborateurs m’en disent un mot à l’occasion, sans plus. Mais où est donc le courage, lorsqu’on exprime une opinion sans l’assumer ? Cela s’appelle plutôt de la lâcheté », poursuit-il.
« Je constate également cela dans certains
articles publiés sur les sites des ‘bons’ et des ‘vrais’ catholiques… vous
savez ceux qui détiennent la vérité, qui savent tout sur tout et qui ont
réponse à tout. Ceux-là même d’ailleurs que le Pape François dénonçait
récemment en disant : ‘Si quelqu’un a la réponse à toutes les questions, c’est
la preuve que Dieu n’est pas avec lui, que c’est un faux prophète qui utilise
la religion à son profit.’ »,
peut-on lire.
« Dans ces articles sur les sites bien-pensants, les auteurs, toujours très bons catholiques, invitent à me combattre, à m’égorger même, ou m’invitent, je cite, ‘à fermer ma gueule’. Et certains se sentent plus une âme de poète qui m’interpellent ainsi : ‘Papi nostalgique des années soixante ; hippie ayant fumé un gros chichon’. Parmi eux, certains qui prétendent qu’il n’y a jamais eu de slogans agressifs dans les récentes manifestations… Ils confirment par de tels propos ce que je dénonçais, paraît-il à tort », se défend l’évêque de Gap et d’Embrun.
« Mes collaborateurs relèvent de temps à autre
les commentaires que les internautes laissent suite à mes chroniques. Je ne les
lis pas davantage. On peut apparemment y trouver tout genre de réactions, mais
ce qui surprend le plus c’est le nombre de commentaires de personnes qui n’ont
manifestement pas écouté ou lu la chronique. Ils se sont contentés du titre. Je
reçois parfois des lettres de personnes scandalisées par mes propos, alors même
que j’ai exprimé exactement l’inverse dans la chronique qu’ils
critiquent », réagit-t-il.
« Les exemples que je donne ici me concernent, mais je sais que chacun peut donner des exemples dans sa propre vie. Quel plaisir ont certains, nombreux hélas, de répandre rumeurs et la puanteur de la calomnie, de cracher le venin de l’insulte et de la vulgarité, de critiquer pour le plaisir de critiquer. Qu’on ne soit pas d’accord avec un avis est une chose. Mentir, inventer, montrer du doigt sans s’être renseigné en est une autre. On peut combattre des idées, pas les personnes », insiste l’homme d’Eglise.
« Alors ayons le courage de nos opinions, signons-les, soyons constructifs et argumentons, faisons-le dans le respect de la personne, surtout si nous nous réclamons de quelque valeur », conclue Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri.