Région : Renaud Muselier cosigne une tribune pour la décarbonation des sites les plus polluants

Région : Renaud Muselier cosigne une tribune pour la décarbonation des sites les plus polluants

ENVIRONNEMENT / Aux côtés de 62 maires et élus locaux, il appelle le gouvernement français à l'action alors qu'une cinquantaine de sites seraient responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel en France

 

- Région SUD - 

 

Renaud Muselier a cosigné une tribune aux côtés de 62 maires et élus locaux, pour appeler l’État à agir pour une décarbonation des sites les plus polluants. Une cinquantaine serait responsable de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel en France. Une transition qui devra également préserver les emplois. Chantal Eyméoud, seconde vice-présidente de la région et maire d’Embrun, ainsi que Sébastien Fine, le maire de Villar-Saint-Pancrace, ont cosigné cette tribune, parue ce dimanche dans le JDD.

 

La tribune

« Nous n’étions pas à Sainte-Soline la semaine dernière. Certes, nos fonctions d’élus nous paraissent incompatibles avec la participation à une manifestation illégale qui s’est conclue dans la violence – mais ce n’est pas la raison première de notre absence.

Nous n’étions pas à Sainte-Soline car nous sommes écologistes. Parce que nous sommes des femmes et des hommes convaincus que l’écologie de la culpabilisation est une écologie de l’inaction. Parce que nous sommes des élus de terrain qui préféreront toujours les solutions à la division.

La crise climatique et ses bouleversements nous touchent tous. L’été 2022 – qui s’est prolongé jusqu’en novembre  – a rappelé à chaque Français l’urgence de la situation sur un continent qui s’est réchauffé deux fois plus vite que le reste de la planète au cours de la période 1991-2021. Et si les temps qui s’ouvrent ne doivent souffrir aucune division, ils doivent en revanche être ceux de l’action.

Une cinquantaine de sites sont responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel en France. Ils sont aussi autant de bassins d’emplois et de ressources pour des territoires qui se sont construits autour de l’Industrie.

Entre les partisans d’une ­spirale décroissance-­désindustrialisation-délocalisation et les ­défenseurs d’un statu quo écologiquement insoutenable, nous savons qu’une troisième voie est envisageable et même incontournable. Ce nécessaire équilibre entre écologie et économie n’est ni un renoncement ni un reniement : c’est tout à la fois un choix de raison et de ­responsabilité.

Élus locaux, nous savons mieux que personne les dégâts d’une désindustrialisation brutale et anarchique sur nos territoires. Nous voyons aussi, au quotidien, les conséquences du bouleversement climatique sur nos vies et notre cadre de vie. Pour répondre à ces deux défis, l’État doit s’engager résolument aux côtés des collectivités.

Nous appelons aujourd’hui solennellement le président de la République et son gouvernement à agir vite, partout et pour tous en déployant une puissante stratégie de décarbonation de nos sites les plus polluants qui ne laisse personne au bord du chemin. Investir dès maintenant dans la décarbonation, c’est préserver nos emplois, notre environnement et notre souveraineté industrielle : tout le monde doit y prendre sa part sans a priori et sans naïveté.

Nos territoires et leurs entreprises n’ont besoin ni de « greenwashing », ni d’« industrie-bashing ». Ils veulent et peuvent faire de notre pays un leader de la décarbonation de toutes nos filières de production et de transformation : donnons-leur les moyens de leurs ambitions et donnons-nous les moyens de cette transition. »

 

C. Cava Michard