Région : les écologistes ne seront « pas à vendre » sur l’autel d’un candidat

POLITIQUE / Ils sont six partis et mouvements à s’unir en vue des élections régionales de juin prochain. Un bloc écologiste qui ne ferme pas la discussion aux autres mouvements mais qui reste persuadé de pouvoir gagner seul

 

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Régionales : le curseur doit être placé sur l’écologie. Mais l’écologie ne sera pas à vendre pour les besoins d’un candidat. Le mot d’ordre est clair, à la veille de ces échéances électorales de juin prochain. Ils sont six mouvements à s’être mis autour de la table pour fonder ce qu’ils appellent « un pôle écologiste » : Europe Écologie Les Verts, Génération Écologie, Alliance Écologiste Indépendante, Cap 21, Génération Écologie et le Mouvement des Progressistes. « Il ne s’agit pas simplement d’apposer un logo », estime la secrétaire nationale adjointe d’EELV Sandra Regol, mais « d’unir les écologistes dans une région qui nous a montré que ce n’était pas légion ». La première pierre a été officiellement posée devant la presse ce mercredi.

 

Proposer un projet alternatif

Un bloc écologiste qui se dit en rupture avec les anciennes pratiques, celles de Renaud Muselier « qui propose de continuer comme avant, avec une écologie des petits pas qui n’aboutit à rien », et avec « le projet obsolète qui irait défendre une idée de repli sur soi », avance Nathalie Morand, porte-parole d’EELV PACA.

« Il ne faut pas ruser sur des investissements pour l’écologie à la marge », commente Jean-Laurent Félizia, le secrétaire régional d’EELV, « seulement 370 millions d’euros ont été affectés au développement durable. On peut se targuer d’avoir une COP d’avance, nous on veut une COP maintenant ».

 

« Le Rassemblement National est à notre porte, lutter contre cette bête c’est nous ouvrir à d’autres », France Gamerre

 

Ce pôle écologiste se veut donc ouvert, mais pas question donc de reproduire le schéma de 2015. Lors de ce scrutin, les écologistes étaient partis éparpillés entre le Front de Gauche et le Parti Socialiste, « nous avions dû nous retirer à l’issu du premier tour face à la menace du Rassemblement National » rappelle France Gamerre, présidente d’honneur de Génération Écologie.

Un parti qui pour autant reste encore fort dans les sondages, alors comment espérer gagner des élections sans s’unir plus largement avec d’autres composantes de gauche ? Pour France Gamerre, présidente d’honneur de Génération Écologie, « c’est s’ouvrir à d’autres, aux citoyens, à ceux qui ont envie d’une autre alternative qui reste l’écologie ». « La porte n’est fermée à personne », rappelle Jean-Laurent Félizia, le secrétaire régional d’EELV. Mais à une seule et unique condition :  l’âme écologiste ne sera pas vendue aux besoins électoraux d’un candidat, « notre pôle écologiste est une priorité d’attelage, nous ne vendrons pas notre projet politique aux seuls besoins de candidatures éligibles ».

 

Un candidat qui se positionne déjà pour prendre la tête de liste

Des discussions seraient donc toujours en cours, pas de calendrier précisé par les partis, « une union se bâtit lentement mais sûrement », souligne Sandra Regol. Doucement, mais sûrement, lui semble avoir mis ses pions pour être le chef de file de ce rassemblement. C’est Jean-Marc Governatori, le numéro 1 de l’Alliance Écologiste Indépendante, « je mettrai tous mes atouts pour faire gagner notre liste, on peut gagner ces élections ».

Des élections chez les écologistes comme une équation avec une inconnue : il faudra compter sur la présence dans les urnes d’Olivier Dubuquoy. C’est peut-être là l’erreur d’EELV. Celui qui avait été désigné chef de file du parti pour les régionales en octobre dernier, avait ensuite été suspendu pour avoir voulu rassembler les forces de gauche. Il pourrait bien se lancer dans la campagne, comme en atteste sa présence dans les Hautes-Alpes ce week-end.

 

C. Cava Michard