Région PACA : la SNCF s’engage à ne fermer aucune gare

TRANSPORT / Un protocole d’accord a été signé, ce jeudi à Paris, entre Renaud Muselier et Guillaume Pépy. La SNCF s’engage à baisser sa facture et améliorer la régularité des trains

 

- Région Provence-Alpes-Côte d’Azur -

 

La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la SNCF, après le désamour, la reconquête. Octobre 2016 : la Région, alors pilotée par Christian Estrosi, décidait unilatéralement de stopper toute négociation avec l’entreprise, refusant aussi de payer la facture de 327 millions d’euros. Face aux annulations de trains jours de grève, la majorité régionale rejetait ce qu’elle qualifiait de « délires tarifaires » de la société des chemins de fer. On « siffle la fin de la récré », comme se plaisait à dire le président de l’époque Christian Estrosi, et la discussion quant à l’ouverture vers la concurrence se mettait alors en route. Mais depuis, des discussions entre la collectivité et l’entreprise se seront multipliées, et un protocole d’accord a vu le jour ce jeudi à Paris. Un protocole inscrivant dans le marbre plusieurs avancées.

 

Trois ans de reconquête ferroviaire

Voilà trois ans que la SNCF fait le dos rond et les yeux doux à cette région réfractaire, qui semblait plus près du divorce en 2016 que de la thérapie de couple. Mais les discussions auront eu du bon, et avec le mois de janvier, la société des chemins de fer arrive auprès de Provence-Alpes-Côte d’Azur avec son lot de bonnes résolutions. Et il faudra les tenir car Guillaume Pépy, PDG, engage l’entreprise jusqu’en 2023. Quatre ans donc pour parvenir à « un service de transport ferroviaire régional de qualité », applaudit-on du côté de Marseille, le tout « au juste prix » souligne le président Renaud Muselier. Au juste prix, mais surtout moins cher : en effet, la facture aujourd’hui de plus de 276 millions d’euros passera à 255 millions en 2023. Parallèlement, Marseille s’engage à prendre à sa charge une part d’investissements de 104 millions d’euros.

 

Qu’est-il proposé aux 100.000 clients quotidiens de la région ?

Tout d’abord plus de régularité des trains : actuellement à 82 %, l’objectif de parvenir à 90 % d’ici 2020 est affiché, alors qu’en parallèle le nombre de trains supprimés pour causes internes doit être inférieur à 1 %. Autre enjeu : l’entreprise le promet, elle veut augmenter son trafic de 10 %. Enfin, point important, c’est le maintien des gares : aucune ne fermera durant toute la durée du contrat. Le roulement des TER devra aussi être coordonné avec les cars régionaux et réseaux urbains.

 

« L’accord prévoit également des pénalités en cas de non-respect des horaires ou de non propreté des rames », R. Muselier

Et si le contrat n’est pas respecté ? Les manquements pourraient bien coûter chers à la SNCF, avec des pénalités systématiques pour non-respect des horaires ou non-propreté des rames. Un système de bonus-malus est également introduit avec, à la clé, 4 millions d’euros versés par an en fonction des résultats face à l’information des voyageurs et la régularité des transports.  

 

Tout va pour le mieux, dans le meilleur… de la future concurrence

Malgré l’espoir d’une entente retrouvée, la Région ne s’empêche pas de regarder ailleurs, et de préparer son ouverture à la concurrence. La procédure sera lancée en 2020, pour la conclusion des premiers contrats en 2021 et le commencement des nouveaux services l’année suivant. Mais la SNCF le promet déjà : elle ne laissera pas filer ce nouvel amour, et sera candidate à l’appel d’offres, « pas pour y participer mais pour la gagner », assure Guillaume Pépy.

Un nouveau service de prise en charge des passagers à mobilité réduite sera mis en place aussi cette année. La future convention sera proposée au vote des élus régionaux lors de la prochaine Assemblée plénière du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur le 15 mars.

 

C. Michard