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Région PACA : Christian Estrosi démissionne de la présidence de la région PACA

POLITIQUE / Il redevient maire de Nice, un poste qu'il avait laissé après son élection à la tête de la région PACA en décembre 2015.

 

- Région PACA -

 

Christian Estrosi démissionne de son poste de président de la Région PACA. L'élu l'a annoncé ce lundi, il redeviendra maire de Nice dans les prochains jours suite à la démission de l'actuel édile de la ville Philippe Pradal ce lundi soir.

Philippe Pradal était devenu maire LR de la cité niçoise en juin 2016, après avoir occupé le poste de premier adjoint de Christian Estrosi pendant trois ans. Il avait remplacé au pied levé celui qui avait dirigé la ville pendant huit ans et qui avait démissionné au nom du non-cumul des mandats. C'était l'un des engagements de campagne de Christian Estrosi, lors des élections régionales de 2015 : renoncer à ses mandats de député et de maire s'il venait à l'emporter. Après avoir rendu son fauteuil à l'Assemblée Nationale, il avait donc laissé son siège d'édile de Nice en juin, pour devenir premier adjoint.

 


Une réunion interne de la majorité régionale dans les prochaines heures

Contactée par la rédaction Alpes 1, la 2ème vice-présidente de la région PACA et maire d'Embrun, Chantal Eyméoud, explique faire partie du "petit cercle" à avoir été informée de cette décision ce lundi. Pour l'instant, pas de position sur cette démission.

Une réunion avec les élus de la majorité régionale est attendue ce mardi, annonce Christian Estrosi, "il leur appartiendra de me choisir un successeur qui devra poursuivre la mise en oeuvre de notre projet", poursuit l'élu qui souligne son travail 18 mois à la tête de la région, "nous avons considérablement modernisé notre territoire et surtout nous avons rétabli l'équité territoriale". Si Christian Estrosi démissionne, il pourrait cependant selon certaines sources, rester au sein du Conseil Régional.

Quant à l'avenir de la présidence, Chantal Eyméoud considère que le premier vice-président de la région PACA, Renaud Muselier, a "la légitimité". En attendant, le poste de président de l'hémicycle sera occupé par intérim.

 

Une entrée au gouvernement ?

Christian Estrosi balaye d'un revers de main les rumeurs concernant une possible entrée au sein du prochain gouvernement, "ni un poste au gouvernement, ni une autre proposition ne me fera changer d’objectif. Mon objectif, c’est résolument Nice".

 

 

« Il ne faut pas laisser penser que Macron lui a fait une proposition »

Invité de FranceInfo lors de l’annonce de la démission de Christian Estrosi, l’ex tête de liste PS à la région PACA et aujourd’hui porte parole d’Emmanuel Macron, Christophe Castaner en a profité, sans se prononcer sur le fond, pour remettre en perspective la situation politique au sein d’En Marche ! :  « avant de refuser un poste, encore aurait-il fallut que celui-ci lui soit proposé. »

 

« Je suis honoré », David Gehant

David Gehant, conseiller régional des Alpes de Haute-Provence, salue le président qu'a été Christian Estrosi à la tête du bateau régional, "un excellent travail mis en place. Je suis honoré d'avoir pu l'accompagner dans la mise en place de nombreuses mesures essentielles pour l'avenir de la région et du département, notamment en ce qui concerne l'économie et le déploiement de la fibre optique".

 

« C'est une honte », C. Pierrel

L'ancienne tête de liste aux élections régionales dans les Hautes-Alpes pour le Parti Socialiste, Christophe Pierrel, voit d'un mauvais oeil cette décision de Christian Estrosi, et n'hésite pas à parler de "manque de considération et de respect pour les électeurs qui lui ont fait confiance en 2015 afin de faire barrage au Front National. Si cela augure d'une entrée dans le prochain gouvernement, les électeurs de gauche qui ont voté pour Emmanuel Macron vont devoir se poser de vraies questions quant à l'arrivée de la droite dure au gouvernement".

 

« Ce brutal abandon de poste se révèle très méprisant »

Porteur du projet de la Région coopérative dans les Hautes-Alpes, Thierry Baud, ex porte parole d’EELV 05 dénonce une démission « assez hallucinante, sur la forme et le fond, après la campagne qu'on a connue et les circonstances de son élection. » Voyant derrière ce départ des « raisons cachées, qui se révéleront sûrement dans l'avenir. » Mais surtout pour Thierry Baud, « ce brutal abandon de poste se révèle très méprisant pour les habitants et les électeurs de la Région et il est fort regrettable que M.Estrosi déserte alors que la bataille contre le FN bat son plein en Paca, région ou Mme Le Pen réalise malheureusement un de ses meilleurs scores de la présidentielle. »

 

Une démission attendue depuis la première heure ?

C’est ce que semble savoir Sophie Camard, tête de liste de la Région Coopérative PACA (EELV,PCF, FdG), lors de l’élection de 2015. Selon Sophie Camard cette démission et ce « calcul politique » étaient attendus de longue date. Et c’est sans grande surprise qu’elle a accueilli cette annonce dont elle dénonce des pratiques « d’un autre temps ».

 

Le « zapping politique est un argument de plus dont l’extrême droite va se saisir »

De son côté la fédération socialiste des Hautes-Alpes se demande « quel message retiendront les électeurs de gauche qui ont fait barrage au FN en mettant de côté leurs convictions politiques ? » Accusant Christian Estrosi d’avoir utilisé son élection à la région « comme un marche pied dans sa carrière politique et non comme un engagement pour le territoire et un projet à long terme. »

 

«  Comme bon nombre d’électeurs de droite, je me sens trahi. »

Il n'y a donc pas qu'à gauche que le sentiment de trahison est palpable. À droite et chez le president Les Republicains des Hautes-Alpes, Arnaud Murgia, les mots sont forts et pas désintéressé en vue des législatives  :  « Ce qui vient de se passer est une insulte à la crédibilité de la parole publique. Christian Estrosi dit chaque matin combattre le FN mais fait siennes les bonnes vieilles méthodes qui font partir un par un nos électeurs chez eux. Comment peut on prendre la présidence d’une Région et partir un an après de cette manière ? Et il faudrait en plus que nous soutenions à sa demande Chantal Eyméoud ? Tout cela me conforte dans ma détermination à être plus que jamais libre pour défendre les intérêts des hauts-alpins avant tout. »

 

« Après 16 mois d'insultes et de calomnies »

Sans grande surprise du côté du FN, la nouvelle n’est pas saluée par un hommage au mandat porté durant 16 mois à Christian Estrosi. Ainsi, Amaury Navarranne, conseiller régional frontiste des Hautes-Alpes, espère « que le service de nos concitoyens de Provence, des Alpes et de la Côte d'Azur, sera la boussole du futur président de la collectivité, loin des intérêts personnels ou de la carrière politicienne d'un homme. Nous pouvons avoir des désaccords avec la majorité, mais agir pour les gens d'ici reste notre engagement loyal. Après des années d'une gestion calamiteuse de la gauche, l'avenir jugera ! »