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Alpes du Sud : les JO 2030 dans les Alpes passent l'oral devant le CIO

Alpes du Sud : les JO 2030 dans les Alpes passent l'oral devant le CIO

SPORTS / ÉCONOMIE / POLITIQUE / Les Alpes Françaises, candidates officiellement depuis le 7 novembre 2023 à l'accueil des JO 2030, sont défendues ce mardi 21 novembre par les présidents des régions SUD et AURA et la ministre des Sports devant le CIO en visioconférence pendant 45 minutes

 

- Alpes-du-Sud -

 

C’est l’heure de la soutenance ce mardi 21 septembre pour la candidature des Alpes au JO 2030… Face au Comité international olympique des représentants politiques : la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, Renaud Muselier et Laurent Wauquiez les présidents de régions SUD Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. Côté sportif, Martin Fourcade quintuple champion olympique de biathlon et Marie Bochet, octuple championne paralympique de ski seront aussi présents. Ensemble, ils auront 45 minutes pour convaincre le jury du CIO de la pertinence du projet français. Un projet qui ne fait pas l'unanimité derrière lui.

 

Vers un projet sous estimé financièrement ? 

D’abord sur l’aspect financier. 1,5 milliard d’euros, grâce aux infrastructures existantes, c’est ce qui est annoncé pour ces JO 2030. C’est loin derrière les 5 milliards de dollars de Vancouver en 2010. C’est même infiniment peu par rapport aux 50 milliards de dollars des JO 2014 de Sotchi. Pour Wladimir Andreff, professeur émérite d’économie à l’université Paris-Sorbonne, ce montant présenté au Comité international olympique, c’est peu. Cela s’explique surtout par un mécanisme d’enchères particulier aux JO.

 

« Lorsqu’une ville ou pays se présente pour accueillir les Jeux Olympiques, il surestime les avantages et il sous-estime les coûts. De cette manière, le vainqueur pendant sept ans augmente petit à petit son ardoise jusqu’à en moyenne doubler son budget annoncé initialement. 3 milliards, c’est ce que pourrait coûter la candidature des Alpes »

 

Un accélérateur de projets

3 milliards seraient donc le minimum. Mais d’un autre côté, les JO, cela rapporte pour les territoires qui les accueillent. Pour un euro investi, selon Wladimir Andreff, c’est entre 1,20€ et 1,60€ récupéré. Les Jeux sont aussi un motif pour améliorer des infrastructures sur le long terme. Par exemple, du côté de Briançon, le maire Arnaud Murgia voit cette compétition comme un véritable tremplin pour des infrastructures de mobilité. Il ne souhaite pas pour autant remettre sur la table le chaînon manquant de l’autoroute A51 entre Grenoble et Gap.

 


« Le travail immédiat sera deux projets : le désenclavement ferroviaire de Briançon et le désenclavement routier. Il ne faut pas ressortir des cartons le projet d’autoroute. Ce n’est plus à l'ordre du jour. Mais on peut améliorer et fluidifier l’infrastructure existante »

 

Ces JO 2030 seraient donc un moteur pour construire des infrastructures mais aussi mobilisateurs pour les instances sportives. Pour Christian Fayollet, président du comité olympique départemental et sportif des Hautes- Alpes, ces jeux permettraient en plus d’avoir une continuité dans la politique sportive menée depuis l’attribution de Paris 2024 et notamment les labels terre de jeu.


« C’est un label de masse. Il entraîne la population à être plus active. C’est une opportunité pour les clubs de montrer leur savoir-faire. Quand vous mettez en place une vitrine à partir de l’évènementiel, sur du haut-niveau, vous tirez vers le haut une situation. Regardez le rugby avec la coupe du monde de rugby en France. On fait porter de l’espoir à des jeunes »

 

Et les conditions climatiques ?

Encore faut-il pouvoir skier dans les Alpes comme le signalent les défenseurs de l’environnement. Ils s’appuient sur diverses études. Celle du CNRS notamment qui indique qu’en 50 ans, le nombre de jours d’enneigement sur le massif des Alpes a diminué en fonction des endroits de 22 à 34 jours. Et d’ici 2030, cela ne devrait pas s’arranger pour Stéphane Passeron membre du collectif NO JO 2030.


« La planète est bien engagée dans le gouffre. IlL’été il fait des chaleurs phénoménales, l’hiver on a des stations qui n’ont plus de neige. Et on ne se prépare pas à cette problématique. On nous fait croire à des chimères »

 

Le nom de l’organisateur des JO 2030 sera connu au cours de l’année prochaine. Les concurrents des Alpes françaises pour cette compétition en 2030 sont Stockholm en Suède et la Suisse.

N. Dalbera