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Alpes du Sud : le social et le médico-social sombre dans une crise sans précédent

SOCIAL / Les fédérations d'associations représentant le secteur ont alerté cette semaine toutes les préfectures des départements de la région. Entre métiers peu valorisés, absentéisme dû à la crise COVID, "c'est un désastre qui se profile tant pour les professionnels que pour les personnes vulnérables accompagnées"

 

- Alpes du Sud - 

 

Le secteur du social et du médico-social est proche du « burn out », constate Damien Scano. Le directeur de l’ADSEA dans les Alpes de Haute-Provence est également délégué régional de la CNAPE, fédération d’associations qui accompagnent et accueillent les enfants, adolescents et jeunes adultes en difficulté. Un appel au secours a été lancé cette semaine dans les Alpes du Sud par plusieurs fédérations et associations, la CNAPE mais aussi l'URIOPSS,Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés à but non lucratif du secteur Sanitaire, Social et médico-social, la FEHAP, Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires et l'UNAPEI,  fédération française d’associations de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles.

 

Le COVID-19, amplificateur d’une crise des ressources humaines sans précédent

Si le secteur du social et du médico-social allait déjà mal avant la pandémie, « le COVID 19 l’a rendu plus malade qu’auparavant », alerte le délégué. Car si les soignants ont été en première ligne avec la crise sanitaire, ces « salariés de l’invisible », près d’un million en France, l’étaient aussi. « Ils sont restés en poste et accompagnent près de 15 % de la population », insiste Damien Scano.

Sauf que ces professions souffrent depuis plusieurs années d’un problème d’attractivité et de recrutement « avec des métiers peu rémunérés » et la crise COVID a joué le rôle d’amplificateur. Absentéisme dû à des cas positifs, suspensions dues pour certains à l’obligation vaccinale… « c’est une véritable crise des ressources humaines sans précédent. Les pouvoirs publics ne semblent pas encore prendre la mesure du désastre qui se profile, tant pour nos structures que pour nos professionnels et plus grave encore, pour les personnes vulnérables accompagnées. Les salariés qui restent sont à bout, certains établissements sont obligés de fermer et il y a une rupture d’accompagnement », constate le responsable.

 

« La prime Ségur a créé une rupture d’équité », Damien Scano

 

Un manifeste d’alerte a été remis officiellement cette semaine aux différentes préfectures de la région pour faire entendre « cet appel au secours ». Car la profession demande une revalorisation salariale. Si la prime Ségur a été attribuée aux soignants travaillant dans le social et le médico-social, comme les infirmières, elle n’a pas été versée aux autres professions, « cela crée une rupture d’équité au sein même des établissements », regrette Damien Scano. Au-delà de la revalorisation salariale, les fédérations demandent aussi « une prise de conscience de nos métiers, qu’ils ne soient plus invisibles ».

 

C. Cava Michard