- Alpes du Sud -
À deux jours de Noël, le COVID-19 va-t-il jouer les trouble-fête ? Les Alpins vont-ils se faire tester avant de se regrouper en famille autour du sapin ? quoiqu’il en soit, le coronavirus est dans les conversations car la situation se dégrade dans les Alpes du Sud. Les indicateurs passent au rouge et en l’espace d’une semaine, 13 personnes sont décédées du coronavirus sur nos deux territoires : huit dans les Hautes-Alpes, cinq dans les Alpes de Haute-Provence.
Une aggravation dans le 05, une stabilisation dans le 04 ?
Selon les derniers chiffres publiés par l’Agence Régionale de Santé Paca, ce mardi, 36 personnes étaient hospitalisées pour COVID dans les Alpes de Haute-Provence dont sept en réanimation. Quant aux Hautes-Alpes, on enregistrait 55 patients COVID, dont 12 en réanimation. Un département où la situation s’emballe et pourrait encore empirer avec la venue des touristes en stations. S’il y a une semaine, le taux de positivité était de 9,3 %, il a augmenté d’un point en sept jours. Le taux d’incidence quant à lui est passé de 585 cas positifs pour 100.000 habitants à 720. Et on ne se fait pas assez dépister selon les données ARS, c’est le département le moins testé de la région PACA. Le niveau est aussi inférieur à la moyenne nationale. En une semaine, ce sont près de 9.900 dépistages qui ont été réalisés, loin derrière les 14.800 Bas-Alpins qui ont poussé les portes d’un laboratoire ou d’une pharmacie. Dans les Alpes de Haute-Provence d’ailleurs, où l’inquiétude enflait, va-t-on vers une stabilisation ? Les chiffres se dégradent, mais moins vite : le taux de positivité est passé de 9,3 % à 9,9 % et le taux d’incidence de 823 à 886.
Omicron s'invite à la table de Noël des Haut-Alpins
Une autre donnée est aussi à considérer en cette fin d’année : le variant Omicron. Et les Hautes-Alpes font partie des territoires les plus touchés en France avec 20 % des personnes dont le test est revenu positif au variant Omicron selon Covid Tracker. C’est donc une personne sur cinq positive. Aucun dans les Alpes de Haute-Provence, le département fait partie des quatre territoires encore épargnés en France métropolitaine.
Il faut cependant se montrer prudent avec cette affirmation, car ces chiffres restent incomplets. Pour détecter un variant, il existe la méthode de criblage et la méthode de séquençage. Sauf que les trois mutations détectées par les tests de criblage ne sont pas présentes sur Omicron. Seul le séquençage complet du génome viral permet de confirmer sa présence. Et en France, on séquence moins qu’ailleurs. Ces données fournies sont donc incomplètes : si l’on sait qu’Omicron est bien présente dans les Hautes-Alpes, impossible pour l’heure de savoir s’il prendra et quand il prendra le pas sur Delta ? Impossible non plus de garantir que les Alpes de Haute-Provence sont épargnées par ce variant.
Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, faisait état d’un variant qui circulerait plus fortement auprès des 20-40 ans. Dans une dernière étude publiée par l’institut Pasteur, Omicron serait plus résistant à la plupart des anticorps protégeant du COVID-19. Les chercheurs ont conclu que, cinq mois après une vaccination, deux doses de vaccin ne permettaient plus de neutraliser le variant Omicron. Une perte d’efficacité également observée chez les personnes infectées. Par contre, Omicron serait neutralisé par une troisième dose de rappel.
C. Cava Michard