- Alpes du Sud -
C’est une opération peu commune qui a été menée il y a quelques jours dans le Parc du Mercantour. Des bouquetins du Parc national de la Vanoise ont été transportés dans celui du Mercantour. Le but : apporter de la diversité génétique à ces animaux protégés en France mais aussi en Italie. Il faut savoir que l’espèce a frôlé l’extinction à la fin du 19ème siècle. On compte aujourd’hui plus de 50.000 bouquetins sur tout l’arc alpin mais sa diversité génétique est « assez faible ».
Un voyage peu ordinaire pour 19 bouquetins
Capturés dans le Parc national de la Vanoise, ils ont été relâchés au début du mois de mai dans le Parc du Mercantour. Il ne s’agit pas d’une réintroduction puisqu’il y a déjà des bouquetins dans les Alpes de Haute-Provence et les Alpes Maritimes, mais bien d’une translocation. Objectif : favoriser la diversité génétique de ces animaux explique Marie Canut, chargée de mission faune au Parc national du Mercantour, « l’idée de cette opération était d’aller chercher des animaux là où la diversité est plus importante, donc en Vanoise, pour les emmener chez nous et apporter un peu de sang neuf à la population du Mercantour. Quand on est soumis à des changements climatiques ou encore des maladies émergentes, plus la population a de diversité plus l’espèce a de chance de s’en sortir. On prévient plutôt que de guérir ». Ce n’est pas la première fois qu’une opération de ce type est menée. Il y a 15 ans déjà, des bouquetins avaient été amenés dans le Mercantour.
Une étude génétique a été conduite en 2019. Il faut en effet attendre deux générations pour mesurer l’impact et les premiers signaux positifs se font sentir avec l’inclusion de nouveaux gènes dans cette population. Pour capturer les bouquetins, deux méthodes ont été mises en place.
« On a maximum 24h entre le moment où l’animal est capturé et le moment où il est relâché », M . Canut
Pour suivre ces bouquetins, des marquages ont été effectués. Ils sont aussi munis de colliers GPS. Neuf mâles et 10 femelles de la Vanoise ont désormais posé sabots dans le Mercantour. Le Parc espère des arrivées de petits très prochainement sur le territoire pour enrichir un peu plus l’espèce.
Notez que le Parc national des Écrins, tout comme celui des Pyrénées, a soutenu financièrement cette opération.
Le rerportage d'Aurore Vallauri :
