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Alpes du Sud : saison blanche dans les stations, « le gouvernement en portera l’entière responsabilité »

TOURISME / Ce sera donc une saison blanche dans les stations de ski, le gouvernement n'autorise pas la réouverture des remontées mécaniques pour le mois de février et annonce déjà qu'il faut s'attendre à ce qu'elles ne fonctionnent pas du tout par la suite

 

- Alpes du Sud -

 

L’annonce a fait l’effet d’une douche froide hier dans les stations de ski. Les remontées mécaniques devraient bien rester au point mort cet hiver. Depuis plusieurs jours, le spectre d’une saison blanche s’annonçait face à la situation sanitaire. Si le gouvernement avait fixé la date du 20 janvier en clause de revoyure, la décision est désormais prise. Les remontées mécaniques resteront à l’arrêt le 1er février prochain pour les vacances d’hiver et il faut même s’attendre à ce qu’elles ne prennent pas du service du tout, selon le secrétaire d’Etat au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. « La perspective d’une réouverture mi ou fin février parait hautement improbable », c’est ce qu’il a déclaré à l’issue du conseil de défense.

 

Des indemnisations complétées

Depuis le mois de novembre dernier, les professionnels du tourisme allaient de clause de revoyure en clause de revoyure, espérant chaque fois pouvoir appuyer sur le bouton vert. Mais ce sera une année sans, et notamment sans les 40 % de chiffre d’affaires que représentent les vacances de février auprès des acteurs de la montagne. Le gouvernement a voulu rassurer, en avançant des solutions économiques avec des dispositifs d’aides « complétés et renforcés ». « Les canons à neige risquent d'être muets, ça veut dire que les canons à indemnisations doivent être au rendez-vous », a précisé le secrétaire d'Etat. Le Premier ministre devrait recevoir les socioprofessionnels prochainement.

 

« Les conséquences sociales seront terribles, le gouvernement devra en rendre compte car il en porte l’entière responsabilité », P. Vollaire

 

Les responsables de l’Agence de Développement Touristique des Hautes-Alpes vont même jusqu’à qualifier de « bêtise » la décision gouvernementale. Dans un communiqué commun de Patrick Ricou et Yvan Chaix, président et directeur de l’ADDET, ils jugent ce choix « injuste et méprisant qui ne répond à aucun impératif sanitaire, sauf à considérer qu’il est plus dangereux de brasser les populations à la montagne qu’ailleurs, ou que les restrictions et les gestes barrières sont moins respectés ». Et redoutent les « conséquences » de cette fermeture, des conséquences « sociales terribles, le gouvernement devra en rendre compte car il en porte l’entière responsabilité ».

Jean-Michel Arnaud, le sénateur des Hautes-Alpes qui avait par ailleurs été reçu mardi soir pour défendre la cause de la montagne au sein de l’Élysée, voit disparaitre les montagnes « sous un épais brouillard », il renouvelle sa demande : celle d’un plan Marshall pour les socioprofessionnels

 

 

C. Cava Michard