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Alpes du Sud : D. Spagnou assure avoir le même combat que les gilets jaunes, S. Lecornu lui répond

POLITIQUE / Sébastien Lecornu, ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, rappelle au maire de Sisteron ses anciens mandats parlementaires, ne l'exemptant pas de responsabilités

 

- Alpes du Sud - 

 

Deux ministres dans les Hautes-Alpes, pour l’ouverture du Conseil National de la Montagne à VallouiseJean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et Sébastien Lecornu, ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, se livrent ce jeudi à un exercice au plus près de la gronde. Celle portée par certains citoyens qui depuis le mois de novembre ont enfilé un gilet jaune, et celle des maires ruraux qui ne se sentent plus entendus.

 

Une série de propositions de simplification du mandat local sera faite

Une colère qui a été entendue par le gouvernement, l’assure Sébastien Lecornu, invité du Supplément sur Alpes 1. D’abord par les annonces faites par Emmanuel Macron en fin d’année, « des mesures d’accompagnement de la transition écologique, des mesures pour les Français qui travaillent, des mesures importantes quant à la CSG pour les retraités les plus modestes. Cela représente pratiquement 10 milliards d’euros », souligne le ministre. Ensuite, parce qu’une grande tournée des maires va être entamée par le président de la République, en parallèle du grand débat national. Des maires que le ministre veut comme « les tiers de confiance de cet exercice démocratique sans précédents. Nous avons besoin des maires, on a besoin de simplifier l’exercice du mandat local. Une série de propositions sera faite ».

 

 

« Je connais bien Daniel Spagnou. On ne peut pas donner l’impression que personne n’est responsable », S. Lecornu

 

Sébastien Lecornu qui a également adressé une réponse à Daniel Spagnou. Le maire de Sisteron et président de l’Association des Maires dans les Alpes de Haute-Provence estimait ce mercredi que « Gilets jaunes et gilets tricolores, nous sommes dans le même combat. Nos zones sont sinistrées ». La réponse du ministre est donc un rappel, celui des mandats occupés par Daniel Spagnou, « il était déjà parlementaire quand j’avais dix ans ». Si Sébastien Lecornu estime que la remise en question du système faite aujourd’hui est « beaucoup plus large », il insiste sur un « partage des responsabilités » quant à ceux ayant occupé des fonctions nationales antérieures, « on ne peut pas dire aux concitoyens que les difficultés sont arrivées du jour au lendemain. Ce n’est pas en mettant une écharpe tricolore sur un gilet jaune que l’on arrivera à faire oublier qu’on est en responsabilité depuis 30 ans et que l’on a occupé la fonction de député pendant trois mandats ».

 

 

Cahiers de doléance, « aucun de ceux analysés ne traite du mariage homosexuel »

Alors que les mairies continuent de mettre en place des cahiers de doléance, le ministre s’est déjà livré à un « analyse rapide » sur 20 départements « comprenant chacun entre 15 à 20 cahiers ». Alors que les thèmes de l’IVG et du mariage gay sont peu présents dans les revendications des Gilets jaunes, des militants issus de la Manif pour tous ont réussi à en faire la préoccupation n° 1 des 9 000 contributions déposées sur le site du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans le cadre d’une consultation en ligne lancée en décembre. « Dans les cahiers de doléance analysés, aucun ne traite du mariage homosexuel. Le cri d’exaspération des gilets jaunes ne porte pas sur le mariage pour tous ». Par contre, Sébastien Lecornu rapporte deux familles de doléances : « la justice sociale, fiscale et territoriale, et la démocratie et la citoyenneté ».

 

Et le RIC ?

Le point qui est désormais porté dans chacun rond-point aujourd’hui : le RIC, le Référendum d’Initiative Citoyenne. Bruno Lemaire s’y est dit favorable. Le ministre de l’économie a déclaré hier qu’avoir « un quinquennat où tout est décidé dès l’élection, et puis ensuite pendant cinq ans nous appliquons le programme sans redonner la parole aux citoyens, ça ne peut plus marcher ». Un avis qui semble similaire pour Sébastien Lecornu, « je suis favorable à tout ce qui donne la parole au peuple, mais il faut l’encadrer. À l’issue du débat, le président fera des propositions. Et je l’assure : tout est sur la table ».

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C. Michard