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Alpes du Sud : le Conseil d'État suspend l'arrêté anti-burkini, qu’en disent vos députés ?

POLITIQUE / « Soulagement », « apaisement », « élévation du débat », autant de réactions de la part des parlementaires des Alpes du Sud, alors que le président de la région PACA demande au Premier ministre que l’État prenne ses responsabilités.

 

- Alpes du Sud -

Le Conseil d'État a suspendu ce vendredi l'arrêté anti-burkini pris par Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), estimant qu'il « a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle. » La plus haute juridiction administrative française avait examiné jeudi en audience publique une requête de la Ligue des droits de l'Homme contre l'arrêté pris par le maire de Villeneuve-Loubet pour interdire cette tenue de bain et validé par le tribunal administratif de Nice, dans les Alpes-Maritimes.

Une décision qui fera date pour la trentaine de communes françaises ayant pris des arrêtés similaires, mais aussi pour l'exécutif. Le gouvernement comptait en effet sur le Conseil d'État pour trancher, au moins juridiquement, ce débat qui n'en finit pas de s'envenimer et de diviser.

 

Quelle position pour les députés des Alpes du Sud ?

Dans les Hautes-Alpes :

Karine Berger, députée PS de la 1ère circonscription, ou le « soulagement. »

Une élue qui rappelle en préambule que « les libertés individuelles et les libertés de conscience sont de valeur constitutionnelle. C'est ce que vient de rappeler très sagement le Conseil d’État. » Nouvelle preuve que la Parlementaire souhaite marquer sa différence avec les positions de Manuel Valls, - le Premier ministre avait apporté son soutien aux maires qui ont interdit le port du burkini sur les plages tout en refusant de légiférer. Ndlr-. « L'oppression commence lorsque l'on veut changer l'autre par la force comme tentaient de le faire ces arrêtés. L'émancipation de chacun est justement possible grâce au socle républicain. » Allant jusqu’à assurer un avenir meilleur : « Nous permettrons à tous ceux qui veulent s'éloigner du conservatisme religieux de le faire justement en les assurant de leurs libres choix. »

Joël Giraud, député PRG de la 2ème circonscription, ou le souhait du retour à « l’apaisement ».

Sans plus de commentaires le député « espère que cette décision de justice permettra à tout le monde de reprendre ses esprits et d’apaiser les tensions. »

 

Dans les Alpes de Haute-Provence :

Gilbert Sauvan, député PS de la 1ère circonscription, ou  le sujet qui « ne mérite pas qu’on s’y attarde. » Pour le président du conseil départemental, le débat devrait se situer ailleurs : « d’autres sujets nettement plus importants, comme la sécurité, l’économie et l’emploi devraient au cœur des débats. » « Tolérant », le député s’oppose tout de même au fait que les femmes cachent leur visage.

Christophe Castaner, député PS de la 2ème circonscription, ou la tentation d’ « élever le débat. »

Pour le député, « le conseil d'État dit le droit : évoquer la laïcité pour interdire le burkini est illégal et n'a aucun sens (…) la laïcité ne s'oppose pas au choix religieux de chacun, même dans les lieux publics. » Au-delà, Christophe Castaner se demande si la République « peut imposer un choix vestimentaire aux femmes que l'on impose pas aux hommes. » Une décision du Conseil d’État et le souhait d’un élu de voir le « débat s’élever (…) le burkini n'est pas le problème principal d'une société française confrontée à des tensions entre ses communautés (…) il est temps de comprendre ce que ce phénomène de crispation indique comme mal-être et ne pas se contenter d'une réponse stigmatisante. »

 

Du côté de la Région PACA, Christian Estrosi demande à Manuel Valls que l’État prenne ses responsabilités.

 

 

Avant même la décision du Conseil d’État, le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avait demandé dans un courrier daté du 16 août dernier au Premier ministre « de prendre des mesures législatives » pour interdire le port du burkini et lutter contre « le communautarisme. »

« Comme j'avais eu l'occasion d'en prendre l'initiative, en 2015, au parlement, j'estime qu'il est indispensable de faire de la dissimulation du visage un délit, et de prendre des mesures législatives pour lutter contre le burkini »,  indiquait alors Christian Estrosi. « Si je soutiens l'initiative prise par certains maires qui veulent dans la limite des moyens octroyés par la loi éviter des troubles à l'ordre public, j'estime qu'il revient à l'État de lutter contre le communautarisme », avait-il précisé.