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Alpes du Sud : Après la police nationale, la police municipale doit-elle être armée ?

ATTENTATS PARIS / François Hollande est prêt à aider les municipalités à armer la police municipale, mais les élus le veulent-ils ? Réponse dans les principales villes des Alpes du Sud.


-Alpes du Sud-

 

Alors que depuis ce jeudi Bernard Cazeneuve, Ministre de l’intérieur, autorise les policiers à porter leur arme hors service durant l’état d’urgence, y compris lorsqu’ils ne portent pas de gilet pare-balles, la question de l’armement de la police municipale dans nos territoires refait surface. Une question appuyée par une autre annonce, celle du Président de la République, François Hollande qui s’est dit prêt à aider les maires qui souhaitaient armer leur police municipale avec des armes prélevées sur les stocks de la police nationale, lors de la réunion devant l’Association des Maires de France (AMF) ce mercredi à Paris.


« La police municipale est complémentaire de la police nationale »

Évoquant, devant le rassemblement des maires de France, les « 3.900 polices municipales de France », le chef de l'Etat a salué « le rôle qu'elles jouent, complémentaire de celui de la police nationale et de la gendarmerie ». « Je les sais exposées également au risque, et je n'oublie pas la mort de Clarissa Jean-Philippe », policière municipale assassinée le 8 janvier à Montrouge.

Une proposition qui fait suite à l’autorisation faite par un décret publié en mai dernier, afin que les maires puissent doter leur police municipale de 357 Magnum, à titre expérimental et pour une durée de cinq ans.


Que disent les principales municipalités des Alpes du Sud ?


Dans les Hautes-Alpes :

 

Ceux qui « ne l’envisagent pas pour le moment » : Embrun, Laragne-Montéglin, Tallard dont le maire Jean-Michel Arnaud, présent à Paris en tant que président de l’AMF 05, précise qu’il souhaite que la police municipale reste « une police de proximité », qui pour autant a reçu avant les évènements de Paris des gilets pare-balles, « notamment lors des contrôles routiers

Et puis il y a ceux qui se laissent du temps pour réfléchir, notamment à Gap où le maire Roger Didier veut décanter, « concerter et décider ».

Ceux qui ont répondu aux attentes des policiers municipaux, après les attentats de janvier : Briançon, dont le maire Gérard Fromm, indique avoir déjà eu le débat de l’armement de la police municipale. Avant de répondre favorablement aux attentes des policiers, à savoir procurer des gilets pare-balles.

Celui qui n’a pas de police municipale et qui n’en souhaite pas : le député-maire PRG de l’Argentière- La Bessée, Joël Giraud, pour lui la question ne se pose pas de la même manière, «  j’ai toujours estimé que cet argument de la police municipale en communes rurales existait pour diminuer les effectifs de la gendarmerie. » Une position pondérée en tant que député, « je ne suis pas contre dans le principe dans de grandes villes dans le cadre d’une convention avec la police nationale et la gendarmerie suivie d’une  formation particulière renforcée

Ceux pour qui c’est  « non » : le maire EELV de Guillestre, Bernard Letterier, qui ne l’envisage pas. Quant au maire de Veynes, René Moreau, pour lui c’est hors sujet : « Je ne pense pas que ce soit la bonne réponse à apporter dans une commune de 3300 habitants, un pistolet face à une kalachnikov ne fait pas le poids, y compris avec un gilet pare-balle

 

Dans les Alpes de Haute-Provence :

 

Ceux qui sont déjà armés : depuis de nombreuses années le maire de Sisteron et président de l’AMF 04, Daniel Spagnou a fait ce choix. C’est le cas également à Digne-les-Bains depuis 1985, un choix que ne remet pas en cause aujourd’hui le maire Patricia Granet, « il serait inconcevable et irresponsable de la désarmer, depuis les évènements de Charlie, la police est équipée de gilets pare-balles. »

Ceux dont « les agents ne le souhaitent pas » : le député-maire de Forcalquier et tête de liste PS-PRG aux régionales, Christophe Castaner tient sa décision aux choix de sa police, qui à ce jour ont des gilets pare-balles, mais « ne souhaitent pas être armés. »

Ceux qui vont « en débattre » : du côté de Manosque, la police municipale a été renforcée par de la protection canine avec un débat sur l’armement qui doit se mettre en place la semaine prochaine lors du conseil municipal tenu par le maire Bernard Jeanmet-Peralta.