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Les relations sentimentales, un tabou pour les handicapés mentaux

Lundi après-midi, des familles et des éducateurs de personnes handicapées mentales se sont réunis à l’IME du Bois de St Jean à Gap pour normaliser cette situation à travers de plusieurs activités.

Hautes-Alpes- « Handicapés ou non, nous pouvons aimer et être aimés ». La vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes handicapées reste encore taboue dans notre société. Lundi après-midi, des familles et des éducateurs de personnes handicapées mentales se sont réunis à l’IME du Bois de Saint-Jean à Gap pour normaliser cette situation au travers de plusieurs activités.

Christopher a 24 ans, voilà quatre ans qu’il est avec Julie… Tous les deux vivent ensemble au foyer d'hébergement pour adultes handicapés, La Source, à Gap. « Nous habitons dans une chambre de couple, avec une salle de bain et plein d’autres choses », aime t-il à expliquer. Une relation entre deux personnes handicapées donc, qui n’a jamais eu de barrières, au sein du centre, même si elle a toujours été encadrée par le regard des éducateurs. 

Le cas de Christopher est représentatif de l’évolution du regard que l’on porte sur les relations, surtout sexuelles, entre personnes handicapées. Marie-Gabrielle est la mère d’une jeune fille de 27 ans, résidant à l’IME Bois de Saint-Jean. « Ma fille a le droit d’aimer et d’être aimée, mais je ne sais pas ce qu’elle connait de l’amour physique », s’interroge t-elle.

Le but des éducateurs n’est pas d'interdire ces relations, mais de les encadrer dans toutes les étapes, de la relation sentimentale à la contraception. Et l’attitude des encadrants est également fondamentale pour la famille, afin que la mentalité évolue. « Le fait de reconnaitre la personne comme un individu à part entière permet d’imaginer un avenir qui ne soit pas bloqué à un certain niveau », précise Andrée Lafont, éducatrice du foyer «  La Source  ». Plus d’une centaine de personnes ont participé à cette journée, un grand succès pour Brigitte Nectoux, présidente du CODES 05 et organisatrice.  « C’est très émouvant que des personnes handicapées puissent participer comme ils l’ont fait aujourd’hui ».

Le travail sur la sexualité des personnes handicapées est récente… puisque ce n’est qu’en 2003 que des groupe de travail ont été formés à ce sujet.