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De l'Espagne vers l'Italie... les Alpes du Sud, sur les chemins de la drogue

L'argent serait notamment blanchi au travers d’achat de biens immobiliers dans certaines stations de ski des Hautes-Alpes

Alpes du Sud - Depuis 2008, les services de douanes ont saisi dans les Alpes du Sud plus de 270 kilos de cannabis ou d’herbes, et près de 5 kilos de cocaïne. La valeur marchande est estimée à un demi-million d’euros. Pour éviter au maximum les contrôles, les convoyeurs trafiquants empruntent discrètement les cols des Hautes-Alpes ou des Alpes-de-Haute-Provence. « Auparavant, les individus remontaient d’Espagne, direction l’Europe de l’Est avec des go-fast (aller vite), des véhicules très rapides. Maintenant, on s’aperçoit que les trafiquants se confondent dans la masse, en utilisant des go-slow (aller doucement), comme des camping-cars », a expliqué à la Radio Alpes 1, Olivier Barbaro, chef des services douaniers de la surveillance de Gap.

Le marché du cannabis en France est estimé à un milliard d’euros et celui de la cocaïne à 800 millions d’euros. Selon l’ONU, le Maroc produit entre 500 et 600 tonnes de résines de cannabis, dont 1/3 est destiné aux consommateurs de l’Hexagone. Le cannabis, qui arrive d’Espagne et qui transite par le Sud de la France, est revendu le gramme quasiment 1 000 fois plus cher en Italie. Les réseaux criminels disposent d’une logistique bien préparée de type mafieuse. « La mise de fond initiale est importante et les véhicules sont aménagés pour cacher la marchandise frauduleuse », précise Olivier Barbaro, chef des services douaniers de la surveillance de Gap.

Autre aspect du trafic de stupéfiant : la lutte contre le blanchiment d’argent. Les services d’enquêtes et fiscaux, mais également les magistrats, sont amenés à détecter les avoirs criminels. « Il apparait que des personnes, originaires d’autres départements, auraient blanchi des sommes provenant de trafic stupéfiant, notamment au travers d’achat de biens immobiliers dans certaines stations de ski des Hautes-Alpes », a indiqué le procureur de la République de Gap, Philippe Toccannier. Selon nos informations, certains individus du milieu corso-marseillais auraient donc blanchi plusieurs millions en achetant des chalets et des débits de boissons dans le Briançonnais. Certains d’entre eux ont été dernièrement mis en examen par un juge d’instruction marseillais pour trafic de stupéfiant et blanchiment d’argent.