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Fin de vie : les divergences de vos députés dans les Alpes du Sud

Fin de vie : les divergences de vos députés dans les Alpes du Sud

POLITIQUE / Alors que la fin de vie s'est invitée à l'Assemblée Nationale, les députés ont créé le 17 mai dernier le droit à l’aide à mourir. Et rétabli un principe : celui de l’auto-administration de la substance létale.

 

-Alpes du Sud-

La fin de vie, le projet de loi s’invite enfin à l’Assemblée nationale. 10 jours que les députés amendent le texte, dans une ambiance bien loin des débats houleux de ces derniers mois. Les groupes n’ont pas donné de consignes de vote pour cette proposition de loi qui se divise en deux parties. La première sur l’amélioration des soins palliatifs et la seconde sur le droit à l’aide à mourir. Si la première partie semble faire l’unanimité à l’Assemblée nationale, c’est moins le cas pour la seconde. Car contrairement à ses voisins européens, la fin de vie en France est pour l’heure très restrictive. 

Un cadre actuel fixé par la loi Claeys-Leonetti de 2016

Elle autorise ce qu’on appelle l’euthanasie passive : interrompre les soins médicaux intensifs visant uniquement à prolonger la vie du patient. C'est possible uniquement lorsque ce dernier est d'accord, que sa souffrance est inéluctable et son le décès prévisible à court terme précédée d’une souffrance inéluctable et d’une agonie commencée.

Quant à l’euthanasie active, elle est toujours interdite. Désormais, les députés doivent trancher. Le 17 mai dernier, ils ont créé le droit à l’aide à mourir. Et rétabli un principe : celui de l’auto-administration de la substance létale. Un malade qui souhaite mourir pourra s’administrer ce produit, sauf s’il n’est pas en capacité physique de le faire. Dans ce cas, il pourra faire appel à un professionnel de santé.

Pour l’heure, le texte comporte pour le moment cinq conditions pour ce droit : avoir 18 ans, être Français ou être installé en France de façon stable et régulière, avoir un pronostic vital engagé par une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale, avoir une souffrance physique ou psychologique insupportable qui résulte de cette affection et être apte à manifester sa volonté.

 

Entre responsabilité individuelle et droit personnel

Les débats vont donc se poursuivre, dans les Alpes du Sud, les députés marquent leurs divergences. 

 

"Mettre fin à ses jours, c'est une responsabilité individuelle, il ne faut pas le mettre sur la responsabilité collective," S. Vaginay-Ricourt


Du côté de Sophie Vaginay Ricourt, députée des Alpes de Haute-Provence, étiquetée Union des droites pour la république, c’est clair, il ne faut pas voter ce texte car la mort est une question personnelle, "on doit protéger la vie. Dans une société civilisée, on doit accompagner les personnes pour lesquelles il y a des souffrances qui sont telles qu'il faut les accompagner pour abréger leur souffrance. La loi le prévoit déjà, on a les soins palliatifs. Quand on a envie de mettre fin à ses jours, c'est une responsabilité individuelle et il ne faut pas la mettre sur la responsabilité collective. Je ne voterai pas la loi, on va voter l'euthanasie et le suicide assisté".

La responsabilité collective, dont Sophie Vaginay Ricourt parle, ce sont les médecins et à leur attention, Marie-José Allemand, députée NFP des Hautes-Alpes se veut rassurante, "je comprends la réticence de certains médecins qui disent être là pour soigner. Mais ce texte sera encadré afin qu'eux mêmes aient une clause de conscience, ils seront libres de ne pas le faire. Ce texte va permettre d'avoir le choix sur sa fin de vie, c'est quelque chose d'indispensable. C'est un droit fondamental que l'on ait en train d'étudier, j'y suis très favorable d'autant qu'il est très encadré". 


La parlementaire indique qu’elle restera dans l’hémicycle national jusqu’à dimanche soir pour voter les amendements de la loi. Le vote final est prévu mardi prochain.

N. Dalbera